On les avait presque oubliés. Pourtant, les cépages endémiques, ces variétés de raisins qu’on ne retrouve que dans la région entre le Liban, la Syrie ou la Palestine font un come-back remarqué. Parmi eux, deux cépages blancs : l’obeidi, employé dans la fabrication de l’arak traditionnel, et le merwah commencent à trouver leur public. Longtemps, Château Musar a été le seul à les assembler. Depuis, Domaine Wardy a lancé un 100 % obeidi, vieilli 12 mois en barriques de chêne (anciennes). « Il s’agit de singulariser notre production en valorisant notre patrimoine et en premier lieu les cépages indigènes », assure Aziz Wardy du Domaine Wardy. En 2013, Château Saint-Thomas lui emboîte le pas, en choisissant cette fois d’élever son monocépage sans passage en chêne. Cet intérêt pour les cépages locaux est lié à la demande du marché : à l’export, les distributeurs réclament des vins “typiques”, qui expriment leur terroir, afin d’aider les consommateurs dans leur choix. Le carmenere, un cépage oublié, originaire du bordelais, est ainsi devenu l’emblème des vins chiliens de même que le malbec identifie les vins d’Argentine.
Au Liban, on est encore au stade de l’expérimentation. « Nous manquons d’antériorité : nous cherchons encore les meilleures méthodes », réaffirme Aziz Wardy. D’autres obstacles existent, en premier lieu la préservation de ces cépages. Dans la Békaa, la majorité des parcelles d’obeidi, par exemple, se situe près des frontières syriennes, rendant sa culture (ou vendange) problématique. Quant au merwah, présent dans le Nord, il devient rare. L’Institut de la vigne et du vin, qui a été officiellement lancé en 2013, est censé assurer ce rôle de préservation et de recherche. Mais sans budget, il reste une coquille vide. « Des viticulteurs veulent arracher l’obeidi pour replanter des variétés aux rendements plus intéressants. Si on ne fait rien, ce patrimoine risque de disparaître. On ne trouve d’ailleurs quasiment plus de merwah », explique Joe-Assad Touma de Château Saint-Thomas. C’est pourquoi l’obeïdi a été référencé parmi les cépages de l’Organisation internationale de la vigne. D’autres pays de la région ont compris l’importance des cépages locaux : en Grèce, ils représentent environ 80 % des volumes. En Turquie ou à Chypre, ce mouvement démarre.
Au Liban, on est encore au stade de l’expérimentation. « Nous manquons d’antériorité : nous cherchons encore les meilleures méthodes », réaffirme Aziz Wardy. D’autres obstacles existent, en premier lieu la préservation de ces cépages. Dans la Békaa, la majorité des parcelles d’obeidi, par exemple, se situe près des frontières syriennes, rendant sa culture (ou vendange) problématique. Quant au merwah, présent dans le Nord, il devient rare. L’Institut de la vigne et du vin, qui a été officiellement lancé en 2013, est censé assurer ce rôle de préservation et de recherche. Mais sans budget, il reste une coquille vide. « Des viticulteurs veulent arracher l’obeidi pour replanter des variétés aux rendements plus intéressants. Si on ne fait rien, ce patrimoine risque de disparaître. On ne trouve d’ailleurs quasiment plus de merwah », explique Joe-Assad Touma de Château Saint-Thomas. C’est pourquoi l’obeïdi a été référencé parmi les cépages de l’Organisation internationale de la vigne. D’autres pays de la région ont compris l’importance des cépages locaux : en Grèce, ils représentent environ 80 % des volumes. En Turquie ou à Chypre, ce mouvement démarre.