
Au Liban, on est encore au stade de l’expérimentation. « Nous manquons d’antériorité : nous cherchons encore les meilleures méthodes », réaffirme Aziz Wardy. D’autres obstacles existent, en premier lieu la préservation de ces cépages. Dans la Békaa, la majorité des parcelles d’obeidi, par exemple, se situe près des frontières syriennes, rendant sa culture (ou vendange) problématique. Quant au merwah, présent dans le Nord, il devient rare. L’Institut de la vigne et du vin, qui a été officiellement lancé en 2013, est censé assurer ce rôle de préservation et de recherche. Mais sans budget, il reste une coquille vide. « Des viticulteurs veulent arracher l’obeidi pour replanter des variétés aux rendements plus intéressants. Si on ne fait rien, ce patrimoine risque de disparaître. On ne trouve d’ailleurs quasiment plus de merwah », explique Joe-Assad Touma de Château Saint-Thomas. C’est pourquoi l’obeïdi a été référencé parmi les cépages de l’Organisation internationale de la vigne. D’autres pays de la région ont compris l’importance des cépages locaux : en Grèce, ils représentent environ 80 % des volumes. En Turquie ou à Chypre, ce mouvement démarre.