Parfois, on a l’impression d’une sorte de contraction spatio-temporelle comme si entre deux siècles que tout éloigne, les corrélations d’un seul coup devenaient évidentes. C’est, en tous les cas, ce que propose Waël Shawky, dans l’exposition “Cabaret Crusade” qui se tient jusqu’au 2 janvier 2016 à la Galerie Sfeir-Semler. L’artiste égyptien nous y parle du Moyen Âge, pourtant le spectateur y voit aussi une description des violences et des haines du présent. Les trois vidéos, présentées ici, ont été tournées entre 2010-2015. Elles s’inspirent du récit de l’écrivain Amin Maalouf, “Les croisades vues par les Arabes”. Dans ces films, Waël Shawky utilise des centaines de marionnettes. Certaines de bois (pour “The Horror Show Files”, son premier film daté de 2010), d’autres de glaise (“The Path to Cairo”, 2012), d’autres encore faites à partir de cristal de Murano (“The Secrets of Karbala”, 2015).
« Lorsque l’on voit ces films, on est frappé par leur beauté, immédiate, flagrante. Elle repose sur le choix d’une narration sous forme de cabaret, dont les acteurs sont des marionnettes », expliquait en 2014 Jean-Pierre Rehm, directeur du Fid Marseille (France) pour justifier son soutien à l’artiste. Dans “Les Secrets de Karbala” en particulier, l’artiste a façonné des créatures de verre monstrueuses – moitié humaines, moitié animales – pour mieux nous embarquer dans un récit antédiluvien : celui de la scission “mythique” entre sunnites et chiites. On y voit des querelles qui ont bien peu à voir avec la religion, et beaucoup avec les incessantes trahisons des grands de ce monde. Une exposition à ne pas manquer, même si on conseille d’y retourner plusieurs fois pour admirer un travail complexe, d’une infinie richesse.
Galerie Sfeir-Semler, immeuble Tannous, La Quarantaine, 01/566550, jusqu’au 2 janvier 2016.
« Lorsque l’on voit ces films, on est frappé par leur beauté, immédiate, flagrante. Elle repose sur le choix d’une narration sous forme de cabaret, dont les acteurs sont des marionnettes », expliquait en 2014 Jean-Pierre Rehm, directeur du Fid Marseille (France) pour justifier son soutien à l’artiste. Dans “Les Secrets de Karbala” en particulier, l’artiste a façonné des créatures de verre monstrueuses – moitié humaines, moitié animales – pour mieux nous embarquer dans un récit antédiluvien : celui de la scission “mythique” entre sunnites et chiites. On y voit des querelles qui ont bien peu à voir avec la religion, et beaucoup avec les incessantes trahisons des grands de ce monde. Une exposition à ne pas manquer, même si on conseille d’y retourner plusieurs fois pour admirer un travail complexe, d’une infinie richesse.
Galerie Sfeir-Semler, immeuble Tannous, La Quarantaine, 01/566550, jusqu’au 2 janvier 2016.