East Village, un immeuble résidentiel à l’entrée de Mar Mikhaël, a obtenu le Asian Architecture Award 2015 organisé par 2A Magazine, une publication de référence au Moyen-Orient
dans ce domaine. Dessiné par le cabinet Jean-Marc Bonfils & Associates, ce projet de 13 appartements s’est distingué parmi 63 autres présélectionnés. C’est la première fois depuis la création de ce prix il y a sept ans qu’un architecte libanais décroche cette distinction. Entretien avec le lauréat.
Comment ce projet East Village est-il né ?
Le projet a eu une longue gestation. Tout a commencé en 2006. La promotrice Naïla Kuning Kettaneh nous avait contactés parce qu’on lui avait proposé une parcelle compliquée, étroite et longitudinale à côté de l’immeuble EDL à l’entrée de Mar Mikhaël. Elle voulait y construire une galerie d’art à laquelle nous avons ajouté des étages résidentiels. À cette époque, Mar Mikhaël n’était pas une destination à la mode et ne comptait aucun restaurant, ni bar. Mais le quartier était dans le prolongement de Gemmayzé et nous y avons décelé un bon potentiel. Une expérience déjà vécue avec le projet Convivium I à Gemmayzé que nous avions dessiné à la fin des années 1990, alors que ce quartier était encore sous-développé. Finalement, les travaux d’East Village ont démarré en 2009 et se sont terminés en 2012.
Comment se caractérise l’immeuble ?
East Village compte donc une galerie d’art au rez-de-chaussée, onze appartements (dont des duplex) de 150 à 380 m2 et deux penthouses d’environ 500 m2 avec leur piscine. Une partie de l’immeuble est en porte-à-faux au-dessus de l’entrée de la galerie, ce qui donne une impression très contemporaine. L’une des façades est un mur végétal de 580 m2. Une autre façade est en bois. Nous avons voulu des espaces aérés, lumineux avec des doubles hauteurs parfois de 5,75 mètres dans les salons.
Votre pari a été de miser sur les volumes ?
Les volumes, c’est ma marotte. Plus les surfaces sont petites et plus les appartements ont besoin de volume. Cela compense l’étroitesse des superficies. Une belle hauteur sous plafond donne l’impression que l’espace est plus grand que la surface réelle. Les volumes, c’est l’avenir du marché immobilier.
Quelles réactions avez-vous eues à la présentation du projet ?
Il y a eu beaucoup d’étonnement. Certaines personnes étaient dubitatives. Notre chance a été que Naïla Kuning Kettaneh adhère au projet et soit ouverte d’esprit. Finalement, l’architecte et le promoteur forment une même équipe. L’architecte, seul, ne peut rien faire.
Comment s’est déroulée la commercialisation d’East Village ?
Les ventes ont démarré en 2008 et ont été rapides. Pourtant la promotrice a été très sélective. Elle ne voulait pas d’un immeuble vide avec des résidents expatriés. Elle a refusé beaucoup de demandes.
Obtenir cette récompense de la part du magazine A2 a été une heureuse surprise ?
Il faut savoir que nous n’avons pas fait acte de candidature. C’est un jury de professionnels de plusieurs nationalités qui l’a sélectionné. Plus de 1 800 projets ont été retenus dans plusieurs catégories. East Village était en compétition avec des immeubles résidentiels construits en Chine, au Japon, à Hong Kong, etc.
Dans un contexte de ralentissement du marché immobilier, comment les architectes peuvent-ils influer une nouvelle dynamique ?
Beaucoup de promoteurs proposent les mêmes produits. Il faut sortir de cette impasse.
Oui, les architectes peuvent aider à vendre. Oui, nous pouvons apporter une plus-value. Ce n’est pas la peine de faire des singeries, mais la cherté des prix des appartements doit nous inciter à innover et à proposer des surfaces plus petites avec des espaces à vivre lumineux et fonctionnels. Il y a une part de sociologie dans l’architecture. L’architecte doit rester à l’écoute de la société. Nous devons lire les besoins des gens qui ne vivent plus de la même façon qu’auparavant. À nous de répondre à leur attente.
Depuis East Village, quels sont vos prochains projets ?
Nous finalisons le design d’un vaste complexe résidentiel de villas à Rabié. Nous avons également dessiné un immeuble de bureaux et d’appartements le long de l’avenue Charles Hélou et un complexe commercial à Dbayé. Nous espérons que ces projets démarreront prochainement.
Le projet a eu une longue gestation. Tout a commencé en 2006. La promotrice Naïla Kuning Kettaneh nous avait contactés parce qu’on lui avait proposé une parcelle compliquée, étroite et longitudinale à côté de l’immeuble EDL à l’entrée de Mar Mikhaël. Elle voulait y construire une galerie d’art à laquelle nous avons ajouté des étages résidentiels. À cette époque, Mar Mikhaël n’était pas une destination à la mode et ne comptait aucun restaurant, ni bar. Mais le quartier était dans le prolongement de Gemmayzé et nous y avons décelé un bon potentiel. Une expérience déjà vécue avec le projet Convivium I à Gemmayzé que nous avions dessiné à la fin des années 1990, alors que ce quartier était encore sous-développé. Finalement, les travaux d’East Village ont démarré en 2009 et se sont terminés en 2012.
Comment se caractérise l’immeuble ?
East Village compte donc une galerie d’art au rez-de-chaussée, onze appartements (dont des duplex) de 150 à 380 m2 et deux penthouses d’environ 500 m2 avec leur piscine. Une partie de l’immeuble est en porte-à-faux au-dessus de l’entrée de la galerie, ce qui donne une impression très contemporaine. L’une des façades est un mur végétal de 580 m2. Une autre façade est en bois. Nous avons voulu des espaces aérés, lumineux avec des doubles hauteurs parfois de 5,75 mètres dans les salons.
Votre pari a été de miser sur les volumes ?
Les volumes, c’est ma marotte. Plus les surfaces sont petites et plus les appartements ont besoin de volume. Cela compense l’étroitesse des superficies. Une belle hauteur sous plafond donne l’impression que l’espace est plus grand que la surface réelle. Les volumes, c’est l’avenir du marché immobilier.
Quelles réactions avez-vous eues à la présentation du projet ?
Il y a eu beaucoup d’étonnement. Certaines personnes étaient dubitatives. Notre chance a été que Naïla Kuning Kettaneh adhère au projet et soit ouverte d’esprit. Finalement, l’architecte et le promoteur forment une même équipe. L’architecte, seul, ne peut rien faire.
Comment s’est déroulée la commercialisation d’East Village ?
Les ventes ont démarré en 2008 et ont été rapides. Pourtant la promotrice a été très sélective. Elle ne voulait pas d’un immeuble vide avec des résidents expatriés. Elle a refusé beaucoup de demandes.
Obtenir cette récompense de la part du magazine A2 a été une heureuse surprise ?
Il faut savoir que nous n’avons pas fait acte de candidature. C’est un jury de professionnels de plusieurs nationalités qui l’a sélectionné. Plus de 1 800 projets ont été retenus dans plusieurs catégories. East Village était en compétition avec des immeubles résidentiels construits en Chine, au Japon, à Hong Kong, etc.
Dans un contexte de ralentissement du marché immobilier, comment les architectes peuvent-ils influer une nouvelle dynamique ?
Beaucoup de promoteurs proposent les mêmes produits. Il faut sortir de cette impasse.
Oui, les architectes peuvent aider à vendre. Oui, nous pouvons apporter une plus-value. Ce n’est pas la peine de faire des singeries, mais la cherté des prix des appartements doit nous inciter à innover et à proposer des surfaces plus petites avec des espaces à vivre lumineux et fonctionnels. Il y a une part de sociologie dans l’architecture. L’architecte doit rester à l’écoute de la société. Nous devons lire les besoins des gens qui ne vivent plus de la même façon qu’auparavant. À nous de répondre à leur attente.
Depuis East Village, quels sont vos prochains projets ?
Nous finalisons le design d’un vaste complexe résidentiel de villas à Rabié. Nous avons également dessiné un immeuble de bureaux et d’appartements le long de l’avenue Charles Hélou et un complexe commercial à Dbayé. Nous espérons que ces projets démarreront prochainement.