Les choix de carrière sont parfois étranges. Prenez Carine Baroudi-Barakat, par exemple. Ce petit bout de femme d’une quarantaine d’années, à l’allure savamment réfléchie, a choisi le secteur de l’assainissement et de la désinsectisation pour se faire un nom, en rachetant en 2000 la société Entotox. Bien lui en a pris : son entreprise compte aujourd’hui une centaine de salariés répartis entre la maison mère et ses filiales du Golfe. Surtout, elle figure de leader du marché.
Sous la férule de Carine Baroudi-Barakat, Entotox ne s’est en effet pas contentée de dominer le marché libanais. Dès 2007, ce spécialiste de la dératisation a essaimé en Arabie saoudite, en ouvrant des antennes dans les villes de Dammam, Djeddah et al-Madina. « Miser sur l’Arabie saoudite faisait sens : ce pays était et reste encore le principal marché des pays du Golfe », explique-t-elle. En 2012, Entotox s’installe même au Qatar. « J’ai saisi une “opportunité” : des investisseurs m’ayant approchée pour ouvrir ensemble une filiale », explique-t-elle.
Se renforcer à l’étranger
Aujourd’hui, Entotox compte plus de
2 500 clients annuellement. Carine Barakat-Baroudi ne communique pas son chiffre d’affaires, mais sa société, assure-t-elle, connaît une croissance de 10 % en moyenne annuelle. « 2015 a même été très bon, eu égard à la situation de récession économique que connaît le Liban. Il a fallu redoubler d’efforts pour maintenir notre rythme : beaucoup des clients, en particulier dans le secteur de la restauration, ont fermé boutique au cours des dernières années. Mais nous avons réussi malgré tout à nous développer. » Pour aller plus loin, l’entrepreneuse lorgne désormais sur un renforcement de son développement à l’étranger : en 2015, Entotox a étoffé l’équipe de sa filiale de Dammam (Arabie saoudite) ainsi que celle de Doha. Pour 2016, la société envisage l’ouverture d’une nouvelle branche à Riyad. « Mais cet investissement, de l’ordre de 500 000 euros, pourrait cependant être retardé si la crise économique, que traverse aujourd’hui le royaume, se poursuit. »
Savoir saisir une opportunité
Le choix du secteur de la dératisation et de la désinsectisation peut surprendre. Mais Carine Baroudi-Barakat n’y a pas débarqué par hasard. « Je terminais mes études et travaillais dans la société agricole de mon père. C’est là que j’ai rencontré les importateurs d’un pesticide révolutionnaire : un gel non toxique pour l’homme, pouvant être utilisé là où les produits traditionnels ne sont pas conseillés, à savoir les cuisines ou les salles de bains. J’y ai vu une opportunité. » Pour distribuer ce gel, elle lance une première société, baptisée Green Oasis, avec deux partenaires, et un capital de 50 000 dollars. Green Oasis ne sera cependant qu’une étape de courte durée dans son parcours professionnel : n’ayant qu’un seul produit à son catalogue, la société a du mal à décoller.
C’est là que le destin va mettre sur sa route la société Entotox, une entreprise individuelle, déjà spécialisée sur le créneau de la lutte contre les rampants et autres adorables insectes. Mais son fondateur et seul employé souhaite vendre sa clientèle et quitter le Liban. Sans hésiter, Carine Barakat-Baroudi lui rachète les fichiers et, avec l’aide de son père, qui finance en partie l’acquisition, se relance. Cette fois, avec une offre étoffée et des contacts diversifiés. Carine Barakat-Baroudi héberge d’abord son nouveau projet sous l’ombrelle de l’entreprise de son père, afin d’éviter des frais d’enregistrement et des formalités liés à la création d’une nouvelle entité. Quatre ans plus tard, elle récupère le nom d’Entotox, quand elle s’associe à son mari, Simon Barakat, avec qui elle gère l’entreprise. Son époux se focalise plus spécialement sur le développement des filiales dans les pays du Golfe quand Carine, elle, se concentre sur le marché libanais. En 2012, elle est élue “Femme entrepreneuse de l’année” par la WE Initiative, le programme de la BLC Bank qui récompense les femmes, créatrices d’entreprises au Liban. Un trophée qui lui fera se poser la question de la réussite professionnelle des femmes, dans un monde encore nettement dominé par les success stories masculines. Pour cette mère de famille, la réponse ne fait pas de doute : « N’importe quel entrepreneur, homme ou femme, a besoin de soutien pour s’en sortir. » Un soutien qu’on peut aussi bien trouver auprès de proches que dans des structures dédiées. « Personnellement, je n’aurai jamais pu réussir sans l’aide de mon mari. »
D’ailleurs jusqu’en 2008, elle ne se versait pas de salaire, réinvestissant chaque denier gagné dans son entreprise pour mieux assurer sa pérennité.
Sous la férule de Carine Baroudi-Barakat, Entotox ne s’est en effet pas contentée de dominer le marché libanais. Dès 2007, ce spécialiste de la dératisation a essaimé en Arabie saoudite, en ouvrant des antennes dans les villes de Dammam, Djeddah et al-Madina. « Miser sur l’Arabie saoudite faisait sens : ce pays était et reste encore le principal marché des pays du Golfe », explique-t-elle. En 2012, Entotox s’installe même au Qatar. « J’ai saisi une “opportunité” : des investisseurs m’ayant approchée pour ouvrir ensemble une filiale », explique-t-elle.
Se renforcer à l’étranger
Aujourd’hui, Entotox compte plus de
2 500 clients annuellement. Carine Barakat-Baroudi ne communique pas son chiffre d’affaires, mais sa société, assure-t-elle, connaît une croissance de 10 % en moyenne annuelle. « 2015 a même été très bon, eu égard à la situation de récession économique que connaît le Liban. Il a fallu redoubler d’efforts pour maintenir notre rythme : beaucoup des clients, en particulier dans le secteur de la restauration, ont fermé boutique au cours des dernières années. Mais nous avons réussi malgré tout à nous développer. » Pour aller plus loin, l’entrepreneuse lorgne désormais sur un renforcement de son développement à l’étranger : en 2015, Entotox a étoffé l’équipe de sa filiale de Dammam (Arabie saoudite) ainsi que celle de Doha. Pour 2016, la société envisage l’ouverture d’une nouvelle branche à Riyad. « Mais cet investissement, de l’ordre de 500 000 euros, pourrait cependant être retardé si la crise économique, que traverse aujourd’hui le royaume, se poursuit. »
Savoir saisir une opportunité
Le choix du secteur de la dératisation et de la désinsectisation peut surprendre. Mais Carine Baroudi-Barakat n’y a pas débarqué par hasard. « Je terminais mes études et travaillais dans la société agricole de mon père. C’est là que j’ai rencontré les importateurs d’un pesticide révolutionnaire : un gel non toxique pour l’homme, pouvant être utilisé là où les produits traditionnels ne sont pas conseillés, à savoir les cuisines ou les salles de bains. J’y ai vu une opportunité. » Pour distribuer ce gel, elle lance une première société, baptisée Green Oasis, avec deux partenaires, et un capital de 50 000 dollars. Green Oasis ne sera cependant qu’une étape de courte durée dans son parcours professionnel : n’ayant qu’un seul produit à son catalogue, la société a du mal à décoller.
C’est là que le destin va mettre sur sa route la société Entotox, une entreprise individuelle, déjà spécialisée sur le créneau de la lutte contre les rampants et autres adorables insectes. Mais son fondateur et seul employé souhaite vendre sa clientèle et quitter le Liban. Sans hésiter, Carine Barakat-Baroudi lui rachète les fichiers et, avec l’aide de son père, qui finance en partie l’acquisition, se relance. Cette fois, avec une offre étoffée et des contacts diversifiés. Carine Barakat-Baroudi héberge d’abord son nouveau projet sous l’ombrelle de l’entreprise de son père, afin d’éviter des frais d’enregistrement et des formalités liés à la création d’une nouvelle entité. Quatre ans plus tard, elle récupère le nom d’Entotox, quand elle s’associe à son mari, Simon Barakat, avec qui elle gère l’entreprise. Son époux se focalise plus spécialement sur le développement des filiales dans les pays du Golfe quand Carine, elle, se concentre sur le marché libanais. En 2012, elle est élue “Femme entrepreneuse de l’année” par la WE Initiative, le programme de la BLC Bank qui récompense les femmes, créatrices d’entreprises au Liban. Un trophée qui lui fera se poser la question de la réussite professionnelle des femmes, dans un monde encore nettement dominé par les success stories masculines. Pour cette mère de famille, la réponse ne fait pas de doute : « N’importe quel entrepreneur, homme ou femme, a besoin de soutien pour s’en sortir. » Un soutien qu’on peut aussi bien trouver auprès de proches que dans des structures dédiées. « Personnellement, je n’aurai jamais pu réussir sans l’aide de mon mari. »
D’ailleurs jusqu’en 2008, elle ne se versait pas de salaire, réinvestissant chaque denier gagné dans son entreprise pour mieux assurer sa pérennité.
Qui est-elle ? - Carine Baroudi-Barakat, 40 ans - Mariée, deux enfants. - PDG de la société Entotox. - Diplômée de Lebanese American University, ingénieur industriel. |