La Banque du Liban a émis fin avril une nouvelle circulaire intermédiaire (n° 418) précisant que les cartes prépayées nominatives liées à des comptes bancaires ou celles distribuées par des organisations internationales en tant qu'aide humanitaire ne sont pas interdites de circulation.
Il s'agit du deuxième amendement en moins d'un mois de la circulaire de base (n° 63) datée du 10 juin 1999 sur « les distributeurs automatiques de billets, les cartes de crédit et de paiement ». La BDL avait dans un premier temps émis le 24 mars une circulaire intermédiaire (n° 415) interdisant aux banques et institutions émettrices de commercialiser des cartes prépayées. « Des banques, des organisations internationales et des enseignes commerciales nous ont contactés car elles n'avaient pas compris cette circulaire et pensaient que toutes les catégories de cartes prépayées étaient concernées par l'interdiction de la BDL. Nous avons donc émis cette nouvelle circulaire pour spécifier les exceptions », a confié sous couvert d'anonymat à L'Orient-Le Jour une source à la BDL.
La première exception concerne « les cartes prépayées liées à des comptes bancaires et émises au nom d'une personne donnée (morale ou physique) », comme les cartes confiées par les parents à leurs enfants, ou encore celles confiées par des entreprises à leurs employés pour des dépenses professionnelles. La deuxième concerne « les cartes émises à la demande des organisations internationales spécialisées dans les aides humanitaire et sociales, à condition que celles-ci reçoivent l'accord de la BDL ». Quelque 600 000 réfugiés syriens utilisent ces cartes auprès de 400 magasins agréés dans le pays, principalement pour acheter des produits de première nécessité.
L'interdiction du reste des cartes prépayées – qui sont anonymes et peuvent donc être utilisées à mauvais escient – s'est imposée dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.