Il a, en revanche, insisté sur le fait que les Etats-Unis ne ciblaient nullement la communauté chiite. « Nous mettons en place cette loi au niveau mondial. Elle a de manière assez évidente un impact particulier au Liban où le Hezbollah a une forte présence. Mais le Hezbollah est la cible de cette législation, pas les chiites. »
Considéré par Washington comme une organisation terroriste, le Hezbollah est sous le coup de nouvelles sanctions américaines, votées fin 2015 au congrès américain. Le texte, transcrit dans des circulaires de la banque centrale libanaise en mai dernier, vise à punir les banques qui mèneraient des transactions financières significatives avec des membres du Hezbollah.
A ce jour, 99 personnes (ou institutions) figurent sur la « liste noire » américaine comme la chaîne télévisée Al-Manar ou encore Al-Nour Radio.
Au Liban, la crainte de sanctions américaines a provoqué un vent de panique parmi les établissements bancaires du pays, qui ont décidé la fermeture de plusieurs comptes d’hommes politiques ou d’institutions proche du Hezbollah. C’est ainsi le cas de Jamiaat el-Mabarat, la fondation de feu Hussein Fadlallah.
Pour tenter de désamorcer une situation extrêmement délicate, le gouverneur de la banque centrale libanaise Riad Salamé a clarifié la procédure à suivre pour les banques, qui ne peuvent en aucun cas, a-t-il assuré, fermer des comptes (ou refuser d’en ouvrir) de leur propre initiative.
Si suspicion il y a, elles devront en référer d’abord à la Commission d'enquête spéciale mise en place à cet effet. Légalement, cette autorité indépendante est « la seule habilitée à accéder aux comptes créditeurs et débiteurs, sans que lui soit opposé le secret bancaire », a-t-il rappelé dans un communiqué de presse et lors de plusieurs interventions publiques.