Large esplanade et escaliers-terrasses ouvertes au public : la Banque libano-française dévoile les plans de son futur siège social, situé à Mar Mikhaël, imaginé par l’agence américano-norvégienne Snøhetta.

D’ici à quatre-cinq ans, la Banque libano-française (BLF) s’installera dans son nouveau siège à Mar Mikhaël, sur un terrain de 2 340 m2 (à l’emplacement de l’ancien showroom Skoda), à proximité du bâtiment d’Électricité du Liban. « Notre siège social actuel, dont nous louons une partie des locaux au sein de la Liberty Tower à Hamra, n’était plus adapté. Certains services avaient dû trouver refuge dans d’autres bâtiments. Depuis longtemps, nous cherchions un nouvel emplacement. Mais ce n’est qu’en 2014 que nous avons trouvé et acquis le terrain de Mar Mikhaël », explique Raya Raphaël-Nahas, directrice générale de la BLF. À terme, 450 employés devraient déménager dans les nouveaux locaux. Ceux-ci pouvant cependant accueillir jusqu’à 615 salariés.
Ce projet, dont la BLF dévoile les détails sur le site www.blfheadquarters.com, a été conçu par l’architecte norvégien Kjetil Trædal Thorsen, de l’agence Snøhetta (au nom emprunté à une montagne norvégienne).
Créateur du superbe opéra d’Oslo, qu’on croirait comme échoué tel un iceberg dans le port d’Oslo, Kjetil Trædal Thorsen et son agence ont aussi travaillé sur “Lascaux IV”, la reproduction de la grotte de Lascaux, associée à un nouveau centre d’art pariétal. Ils ont également remporté la construction du nouveau siège du groupe de presse français Le Monde. C’est en revanche le premier projet que cette étoile montante de l’architecture réalise au Liban.
Outre Snøhetta, la compétition, lancée en 2016 pour la construction du futur siège social de la BLF, a réuni une petite dizaine de grands noms de l’architecture locale, comme Nabil Gholam ou Youssef Tohmé, ainsi que différentes agences internationales à l’image du danois Big et l’espagnol Barozzi Veiga.
« Nous avons délibérément évité les grandes stars de la profession. Nous voulions des bureaux d’architecture peut être moins renommés, mais dont nous serions sûrs de l’implication sur le long terme, explique Raya Raphaël-Nahas. Le jury a in fine plébiscité le projet norvégien “Magic Box” pour son originalité et le respect de notre cahier des charges. »
Dans le quartier de Mar Mikhaël, en pleine mutation, Snøhetta a imaginé un bâtiment marqué par une imposante façade de pierre. Tourné sur l’extérieur, il prévoit de larges ouvertures, offrant différents espaces comme des terrasses avec vue à 360° sur la mer et le quartier.
Mais le clou de ce projet architectural, estimé à 150 millions de dollars (achat du terrain à la famille Kettaneh compris), est la réappropriation d’un élément-clé de la géographie du quartier : « Ses escaliers où la foule des badauds vivent, s’amusent, se détendent… », relate Raya Raphaël-Nahas.
« Nous souhaitions trouver un moyen d’intégrer l’espace public à ce futur bâtiment afin qu’il renforce notre inclusion dans le quartier et dans la ville. »
Snøhetta propose de construire le futur bâtiment autour d’un immense escalier, qui tourne, zigzague et s’ouvre régulièrement sur des lieux de vie, de détente ou de travail pour les salariés du groupe comme pour les habitants du quartier, voire les badauds. Le projet prévoit en outre la création d’un auditorium (600 places), qui sera mis à la disposition de la ville et de ses acteurs. Une crèche pour les enfants du groupe pourrait également être ouverte aux familles du quartier.
Les travaux doivent commencer sur le site en 2017. La banque doit encore, dans les mois qui viennent, désigner l’agence locale qui servira de relais et assurera le suivi du chantier.