Une banque libanaise s’apprête à offrir jusqu’à 25% de rémunération immédiate (« upfront ») en livres libanaises et des intérêts annuels de 5-6% (en livres libanaises également) pour des dépôts de 20 millions de dollars ou plus, a appris le Commerce du Levant de source bancaire qui a requis l’anonymat.
Cette offre serait assortie de conditions : les fonds placés doivent venir de l’étranger, le dépôt en dollars doit avoir une maturité pouvant aller jusqu’à trois ans et la rémunération en livres doit également être placée pour une période déterminée, les conditions de convertibilité étant limitées. Les détails de la structure seraient en voie de finalisation.
L'un des objectifs de ce produit financier est de trouver de nouveaux débouchés à l'excédent de trésorerie en livres libanaises résultant de l'ingénierie financière imaginée par la Banque du Liban (voir Commerce du Levant d’octobre 2016). Il permet également de compenser le rapatriement par les banques libanaises de leurs liquidités en devises étrangères placées à l’étranger dû à cette transaction.
Il est possible qu’une partie de ces dépôts fraîchement constitués soient à leur tour transférés à la BDL dans le cadre d’une extension éventuelle de l’ingénierie financière apprend-on de même source. Celle-ci consiste à collecter des devises auprès des banques en leur vendant des eurobonds et des certificats de dépôts en devises et de leur fournir des livres en leur rachetant des bons du Trésor à des conditions très avantageuses.
La Banque centrale a imposé aux banques de provisionner une partie des revenus (entre un et deux milliards de dollars) liés à l’ingénierie financière pour répondre à la nouvelle norme comptable IFRS9 applicable à partir de janvier 2018. Le gouverneur Riad Salamé a également assuré que ces liquidités doivent également servir à redynamiser la croissance en berne du pays en augmentant les crédits au secteur privé. Certaines banques sont ainsi engagées dans des stratégies marketing agressives pour relancer les prêts, notamment aux PME.