« Désolé, il n’y a plus de place », répétait le spécialiste David Cobbold, qui animait, pendant Megavino, le principal Salon des vins de Bruxelles, différentes séances de dégustation et de présentation des vins libanais. « La séance est complète. » Un joli succès pour le pavillon libanais, qui regroupait vingt et un producteurs pendant quatre jours, fin octobre. « Le Liban a une densité historique à laquelle peu de vignobles peuvent prétendre. Pour le public belge, c’est une vraie curiosité », explique Florin Godin, directeur général de Conceptum, l’agence qui gère et organise ce salon. Au final, quelque 30 000 visiteurs ont fait le détour. « Pour nous, c’est un véritable coup de projecteur : c’est la première fois que nous sommes les “hôtes d’honneur” d’un salon européen », assure Cynthia Kharrat Bou Sleiman, de Château Oumsiyat. La participation libanaise a été rendue possible grâce aux Chambres de commerce et d’industrie, qui ont débloqué une enveloppe de 50 000 dollars pour l’occasion. Comme souvent dans ce genre d’événements, les retombées sont d’abord en termes de visibilité. « L’intérêt des médias a été impressionnant », se réjouit Hady Kahalé, d’Ixsir. Mais Megavino pourrait représenter davantage qu’un simple coup de projecteurs : certains croient à un effet d’accélération pour les ventes à destination de l’Europe du Nord. « Ce salon représente une porte d’entrée pour ces marchés que nous devons mieux explorer », ajoute Zafer Chaoui, président de l’Union vinicole du Liban et de Château Ksara. En 2015, la Belgique a représenté 5,2 % des exportations libanaises en volume (2,6 millions de bouteilles exportées) et 4,85 % du total en valeur (13,6 millions de dollars), selon les chiffres des douanes. Des exportations qui concernent essentiellement des vins d’entrée de gamme, avec des prix d’environ cinq dollars la bouteille exportée en 2015. Le premier semestre 2016 montre cependant une progression de 25 % en volume et de 40 % en valeur par rapport à 2015. « Les Belges témoignent souvent une curiosité pour la différence, l’inattendu, qui peut les pousser à aller vers des vins un peu plus chers, pour lesquels ils auront un vrai coup de cœur », précise Édouard Kosremelli, directeur général de Kefraya. Reste à trouver des réseaux de distribution : c’est pour les “petites” caves, en particulier, tout l’objectif de leur voyage à Bruxelles. « Pour être présent hors de la niche “ethnique” libanaise, il nous faut à tout prix convaincre les “grands” professionnels : cavistes, distributeurs, acheteurs… », explique Roland Abou Khater, des Coteaux du Liban.
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