Karim Daher, avocat et professeur de fiscalité et de finances publiques à l’Université Saint-Joseph, a actualisé son livre
Les impôts au Liban pour une deuxième édition parue
chez Hachette Antoine.
Si vous cherchez une idée de cadeau de Noël, voilà un ouvrage indispensable à toute bonne bibliothèque libanaise. La thématique fiscale est probablement rébarbative au premier abord, car très technique. Mais l’ouvrage de Karim Daher, Les impôts au Liban, édité par Hachette Antoine, répond à un double besoin. C’est d’abord une bible très utile pour tout contribuable, individu ou personne morale, désireux de comprendre quelles sont ses obligations. « Si la première édition du livre, il y a quatorze ans, était un mémento, celle de 2016 se présente comme un précis de fiscalité, avec des références et des indications détaillées », explique l’auteur qui insiste cependant sur son souci permanent de rester à la portée de tous, y compris les profanes. « Mon objectif est de faire comprendre et de faire accepter l’impôt dans un souci d’information et de civisme fiscal. »
Karim Daher qui est l’un des rares avocats libanais à s’être spécialisé en fiscalité a aussi voulu ce livre en réponse aux demandes d’explications dont il est aujourd’hui assailli. Car si payer ses impôts n’a jamais été le sport préféré des Libanais, les choses sont en train de changer. D’une part, l’administration fiscale libanaise resserre doucement mais sûrement les mailles d’un filet qui a longtemps été particulièrement lâche. Une dynamique positive qui ne va toutefois pas sans accroc, étant donné l’état des ressources humaines de l’administration et la persistance de comportements abusifs. De l’autre, l’entrée en vigueur progressive de nouvelles normes fiscales internationales ébranle en partie les stratégies d’évasion fiscale des grosses fortunes libanaises : l’adoption par le Liban de la nouvelle norme commune du Forum mondial sur l’échange automatique d’informations les pousse à revoir l’architecture juridique de la gestion de leur patrimoine, à l’abri du secret bancaire.
D’où un intérêt nouveau pour la question fiscale au Liban. À cette approche individuelle, s’ajoute aussi une dimension politique : citoyenne. « J’aime payer des impôts. Lorsque je paye des impôts, j’achète la civilisation », disait un essayiste américain du XIXe siècle (Oliver Wendell Holmes). Sans aller jusqu’à une telle capacité d’abnégation, chacun sait qu’en acceptant de se priver, il le fait dans l’intérêt de la collectivité, ce qui se répercute sur lui indirectement. Or de toute évidence aujourd’hui au Liban, la question de l’État et de son rôle est le principal défi qui se pose à la collectivité des Libanais. Penser l’impôt c’est aussi penser l’État. La contribution fiscale, et la délégation aux représentants du peuple du vote du budget de l’État, est l’acte fondateur de la démocratie.
À travers son livre, Karim Daher ne se contente pas d’apporter un éclairage technique au lecteur, mais le fondateur et président de l’Association pour les droits et l’information des contribuables (Aldic) l’invite à une réflexion citoyenne, tout en prenant lui-même position. De la décentralisation fiscale à l’introduction d’un impôt sur la plus-value foncière pour les particuliers, en passant par la nécessité d’adopter un impôt unifié sur le revenu, l’auteur défend de nombreuses idées de réforme. Un chantier législatif qui, s’il est enfin entamé – alors que le pays fonctionne sans budget depuis 2005 –, poussera probablement Karim Daher à actualiser plus rapidement ce livre de référence sur la fiscalité libanaise pour une troisième édition.
Karim Daher qui est l’un des rares avocats libanais à s’être spécialisé en fiscalité a aussi voulu ce livre en réponse aux demandes d’explications dont il est aujourd’hui assailli. Car si payer ses impôts n’a jamais été le sport préféré des Libanais, les choses sont en train de changer. D’une part, l’administration fiscale libanaise resserre doucement mais sûrement les mailles d’un filet qui a longtemps été particulièrement lâche. Une dynamique positive qui ne va toutefois pas sans accroc, étant donné l’état des ressources humaines de l’administration et la persistance de comportements abusifs. De l’autre, l’entrée en vigueur progressive de nouvelles normes fiscales internationales ébranle en partie les stratégies d’évasion fiscale des grosses fortunes libanaises : l’adoption par le Liban de la nouvelle norme commune du Forum mondial sur l’échange automatique d’informations les pousse à revoir l’architecture juridique de la gestion de leur patrimoine, à l’abri du secret bancaire.
D’où un intérêt nouveau pour la question fiscale au Liban. À cette approche individuelle, s’ajoute aussi une dimension politique : citoyenne. « J’aime payer des impôts. Lorsque je paye des impôts, j’achète la civilisation », disait un essayiste américain du XIXe siècle (Oliver Wendell Holmes). Sans aller jusqu’à une telle capacité d’abnégation, chacun sait qu’en acceptant de se priver, il le fait dans l’intérêt de la collectivité, ce qui se répercute sur lui indirectement. Or de toute évidence aujourd’hui au Liban, la question de l’État et de son rôle est le principal défi qui se pose à la collectivité des Libanais. Penser l’impôt c’est aussi penser l’État. La contribution fiscale, et la délégation aux représentants du peuple du vote du budget de l’État, est l’acte fondateur de la démocratie.
À travers son livre, Karim Daher ne se contente pas d’apporter un éclairage technique au lecteur, mais le fondateur et président de l’Association pour les droits et l’information des contribuables (Aldic) l’invite à une réflexion citoyenne, tout en prenant lui-même position. De la décentralisation fiscale à l’introduction d’un impôt sur la plus-value foncière pour les particuliers, en passant par la nécessité d’adopter un impôt unifié sur le revenu, l’auteur défend de nombreuses idées de réforme. Un chantier législatif qui, s’il est enfin entamé – alors que le pays fonctionne sans budget depuis 2005 –, poussera probablement Karim Daher à actualiser plus rapidement ce livre de référence sur la fiscalité libanaise pour une troisième édition.