Selon la société de conseil immobilier Ramco, la construction a fortement ralenti dans la capitale, avec 309 projets recensés cette année contre 385 en 2016.
À ce jour, Beyrouth municipe totalise exactement 309 projets résidentiels en construction, dont une centaine à Achrafié, 201 à Beyrouth-Ouest et huit au centre-ville. Reporté sur la superficie de la capitale (85 km2), il y a un chantier tous les 0,28 km2.
Le nombre total de projets résidentiels en cours est en baisse de 19,7 % par rapport aux 385 chantiers recensés l’année dernière, ce qui se traduit par une baisse du nombre d’appartements en construction, de 10 340 en 2016 à 8 442 aujourd’hui.
L’appétit des promoteurs est affecté par leur manque de confiance et la cherté du foncier dans la capitale.
Face à une baisse régulière des ventes et l’augmentation des invendus, les promoteurs sont devenus plus frileux. Beyrouth compte de plus en plus d’immeubles “fantômes” avec des taux de vente catastrophiques, malgré des campagnes publicitaires agressives. Dans ce contexte, les promoteurs sont conscients du défi que représente le démarrage d’un nouveau chantier.
Parallèlement, le marché foncier tarde à s’adapter à la réalité de la situation, la baisse des prix des appartements ne se traduisant pas par celle des parcelles mises à la vente. Beaucoup de propriétaires fonciers n’étant pas dans le besoin, ils restent inflexibles et ne veulent pas réajuster leur prix. Dans cette logique, les promoteurs restent prudents et ne sont pas prêts à payer le prix fort pour un terrain.
La baisse des mises en chantier la plus spectaculaire concerne le centre-ville de Beyrouth qui ne compte plus que huit projets en construction, contre quinze il y a un an. Le nombre de nouveaux appartements est tombé de 1 051 en 2016 à 550 actuellement.
Cette chute s’explique par la livraison l’an passé de plusieurs mégaprojets (comme Damac Tower, 3Beirut, Beirut Terraces). D’autres comme Venus Tower ou Beirut Square ont été arrêtés, et aucun nouveau projet n’a été lancé récemment.
Bien que plusieurs parcelles aient été vendues ces dernières années sur le remblai du Normandie, le développement du front de mer du centre-ville reste en suspens. La vente des produits haut de gamme étant au ralenti, les propriétaires préfèrent sécuriser leur projet en vendant de 25 à 30 % de leur stock avant de démarrer leur chantier. Sinon, ils attendent des jours meilleurs.
La pénurie de nouveaux chantiers se voit dans plusieurs rues de la capitale comme les rues Monnot, Clemenceau, Abdel Wahab Inglizi et George Haimari où plus aucune construction n’est en cours.
Le quartier Koraytem comptait en 2014 huit chantiers qui représentaient plus de 37 500 m2, dont la plupart se situaient autour du campus du Collège protestant français. Aujourd’hui, bien que plusieurs parcelles non bâties soient toujours disponibles, aucun chantier n’est actif. Le long de l’avenue Takieddine el-Solh, un ancien immeuble vient d’être détruit. Un nouveau projet pourrait démarrer prochainement.
À l’opposé, certains quartiers de Beyrouth ont une activité immobilière intense avec plusieurs chantiers le long de la même rue. C’est le cas notamment de Mar Élias et Ras el-Nabeh qui accueillent douze projets chacun.
Avec dix projets en cours, Fassouh affiche aussi une dynamique incroyable. Beaucoup d’immeubles vidés de leurs anciens locataires ont été démolis pour laisser la place à des projets résidentiels. Actuellement, 210 nouveaux appartements sont en construction, soit plus de 22 750 m2 de surfaces résidentielles. Avec une moyenne de 108 m2 par logement, Fassouh concentre les plus petits logements en construction de Beyrouth.