Installé depuis la fin 2001 au Beirut Waterfront, le Beirut International Exhibition & Leisure Center - mieux connu sous son acronyme, le Biel – s’apprête à déménager, faute d'un accord sur le renouvellement du bail de location entre le Biel Group et Solidere, qui gère le Waterfront.
« Le contrat proposé était de trop courte durée ; nous recherchions une relation plus pérenne », explique Riad Joueidi, vice-président de Biel Group.
En 2000, le premier bail, liant les deux sociétés, portait sur dix ans et la location d’un espace de 25 000 mètres carrés en tout. Par la suite, le contrat avait été renouvelé en 2010 et 2013 pour des périodes plus courtes, de trois ans à chaque fois.
C'est finalement dans la région de Tahouita, à côté du Beirut Art Center, que le Biel se relocalise sur un terrain agricole de 43 000 m2 qui appartient à l’homme d’affaires et rentier Joseph Michel Tabet (connu sous le nom de « Joyli » Tabet). Signé en 2016, le nouveau bail porte sur une durée de 26 ans. On ignore en revanche les loyers en jeu.
Mais le Biel ne se contente pas de changer d’adresse. Il fait radicalement évoluer son concept : l’opération prévoit en effet la création d’un petit quartier d’affaires au nord de Beyrouth, qui devrait bouleverser une région délaissée par les projets d’aménagements urbains.
Les travaux ont déjà commencé et sont estimés à quelque 30 millions de dollars en tout. Première phase : l'édification du centre d'exposition - soit, en tout, quelque 14 000 m2 (contre 13 500 précédemment au centre-ville) - qui devrait être opérationnel dès l’automne 2018. À elle seule, cette première tranche des travaux est estimée à quelque 7 millions de dollars.
Mais le Biel voit plus grand en proposant, en phase 2, la création d’espaces verts et d’un espace piétonnier pour relier des zones de jeux, dédiées aux enfants, un cluster de restaurants (sur 6 500 m2), ainsi qu’un bâtiment pour bureaux et co-working. Le stationnement n’a pas été oublié : quelque 80 000 m2 aux alentours pourraient être exploités pour des places de parking, si on en croit Riad Joueidi.
Au centre-ville, l’ancienne structure n’a pas pour autant disparu : elle a été reprise par la société Seaside Development, une société qui, selon nos informations, est majoritairement détenue par Alaa al-Khawaja, un homme d'affaires jordanien qui a acquis récemment des parts dans la Bankmed. Nader Hariri, le cousin et bras droit de Saad Hariri, et Mohamed Choucair, le fondateur de Patchi, seraient également actionnaires à hauteur de 10% chacun. Seaside Development a loué le terrain et a racheté les structures déjà en place : la salle d’exposition a ainsi été renommée Seaside Arena et l’ancien Pavillon Royal (1 800 m2) devient Seaside Pavilion. On ignore à ce jour le montant de la transaction.
Cet article a été modifié à 22h10