Diplômé d’un master en création d'accessoires et de bijoux de Milan, Sibylle Tarazi a toujours évolué dans le milieu de l’art : son frère, Alfred, est un artiste, un rien mal aimé, mais dont  le travail sur la mémoire de la guerre libanaise a malgré tout été acheté par la Tate ; son cousin, Camille, un ébéniste hors pair, héritier de la longue tradition d'artisans de cette étrange famille. Aujourd’hui, celle qui fut un temps attachée de presse revient à ses premières amours avec une série de coffrets à bijoux, hommage à un ancien modèle dessiné par l’atelier d’ébénisterie de son père, du temps de la guerre.

« C’est une pièce que j’ai redécouverte dissimulée. Elle m’a donné envie d’imaginer un nouvel univers autour de sa réédition. » Il s'agit d'un petit cabinet marqueté équipé de tiroirs à secrets. Comme le rappelle Fifi Abou dib, dans un article qu'elle consacre à l'artiste dans l'Orient-Le Jour, «La jeune femme s'est attelée à dessiner des modules cinétiques grâce auxquels elle confère à ses petits coffres, déclinés en cinq modèles, épreuves d'artistes d'une édition limitée, un nouveau langage visuel. » Dans ces « cabinets de curiosité » insolites, les formes et les bords semblent bouger sous l'effet d'illusions d'optique que provoquent les modules de bois précieux, de laiton et d'os.


Du coup, le petit coffret, délicieusement intitulé "Twin Peaks", ondule comme si son design vivait aux rythmes des vagues ; "XOX" clignote tandis que les lignes droites de ses carrés apparaissent et disparaissent, comme dotés d'une âme vibrionnante. Vivants, ces cabinets de curiosité sont aussi lieux de vie, ce que l'artiste nomme des vivariums : ils abritent une faune précieuse en laiton doré à la feuille. Ce sont des bijoux et des objets fabriqués à partir d'anciennes pièces de ferronnerie, remodelées et modernisées. 

Édition limitée de sept pièces, entre 2 000 et 4 000 dollars selon le modèle pour les coffrets

www.sibylletarazi.com