Le ministère des Finances a finalisé avec la Banque du Liban (BDL) une opération d’échanges de titres de dette (debt swap). Le Trésor a émis 5,5 milliards de dollars d’eurobonds vendus à la Banque centrale en échange d’un montant équivalent de bons du Trésor en livres précédemment détenus par celle-ci. Cette opération permet au Trésor d’assurer ses besoins de financement en dollars pour 2018, tout en renforçant les actifs en devises de la Banque centrale, a souligné le communiqué publié à l’occasion.
L’émission a porté sur quatre tranches d’eurobonds, dont deux existantes. Le ministère a ainsi émis un milliard de dollars supplémentaires d’obligations arrivant à échéance en mars 2028 et doté d’un taux d’intérêt de 8 %, et 1,5 milliard de dollars d’eurobonds arrivant à maturité en novembre 2031 avec un coupon de 8,1 %. Il a également émis 1,5 milliard de dollars de nouvelles obligations avec une maturité de 15 ans et un coupon de 8,2 %, et une dernière tranche de 1,5 milliard arrivant à échéance en mai 2037 avec un coupon de 8,25 %. Il s’agit de la première émission en dollars de l’État libanais en 2018, « le ministère des Finances attend le moment opportun sur les marchés émergents pour lancer une deuxième émission à la fin de l’année ou début 2019 ».
Dans le même communiqué, le ministère affirme que la BDL s’est engagée en parallèle à souscrire à des bons du Trésor pour un montant équivalent (8 250 milliards de livres, soit 5,5 milliards de dollars) à un taux d’intérêt de 1 %.
« L’ensemble de l’opération doit permettre de réduire le service de la dette de 1,4 milliard de dollars » sur la période couvrant l’ensemble des échéances des titres concernés, a poursuivi le ministère, sans préciser clairement si cette économie était uniquement liée à l’émission de titres à 1 % (contre 8 % en moyenne selon les taux du marché) ou à la combinaison des deux transactions.
Ce swap avait été annoncé par le ministre des Finances Ali Hassan Khalil en mars devant les parlementaires et évoqué publiquement par le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, début mai. Aucun des deux n’avait cependant détaillé le mécanisme fixé.
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