Le segment résidentiel est particulièrement fragilisé par l’état du secteur immobilier. Cette crise se répercute sur les prix des appartements. Depuis plusieurs années, les promoteurs du centre-ville affichent les mêmes valeurs. Mais en réalité, cela fait belle lurette que les prix ont été réajustés. Officiellement, le prix moyen d’un appartement neuf dans le périmètre de Solidere varie entre 6 000 et 7 500 dollars le m2 au premier étage. Mais après négociation, cette fourchette se situe plutôt, à quelques exceptions près, entre 5 000 et 6 000 dollars le m2. Il y a même des cas en dessous de 5 000 dollars le m2.
Les prix sont tirés vers le bas par les reventes. Certains investisseurs désireux de revendre au plus vite proposent des tarifs largement inférieurs à ceux affichés par les promoteurs qui cherchent, eux, à écouler leur stock.
Les écarts de prix peuvent donc être importants d’un étage à l’autre et d’un immeuble à l’autre pourtant localisé le long de la même avenue. Cela peut varier de 10 à 30 %. À ce petit jeu, les propriétaires inflexibles se retrouvent naturellement marginalisés et ont très peu de chance de trouver des acheteurs.
Plusieurs immeubles affichent aussi des baisses de 20 à 30 % depuis deux ans. Acculés par les banques, certains propriétaires ont dû revoir leur grille de prix afin de redynamiser la commercialisation de leurs produits. Toutefois, les effets sont mitigés, puisque la demande reste limitée et les rares clients encouragés par la morosité actuelle recherchent les meilleurs prix et exigent des rabais toujours plus importants.
Quant au marché d’affaires, il affiche également de forts contrastes. Après les baisses ces derniers mois, les loyers varient globalement entre 200 et 400 dollars le m2 par an sans les charges.
Le haut de gamme se situe autour du centre d’affaires Starco comme le long de l’avenue Omar Daouk qui bénéficie d’une belle notoriété avec les immeubles M1, The Palladium, Audi Plaza et Atrium.
Les meilleurs produits avec des entrées élégantes et des facilités de parking sont désormais annoncés de 300 à 400 dollars le m2 par an. Mais bien qu’ils soient en excellente condition, les produits de plus de 350 dollars le m2 peinent à s’écouler.
À l’inverse, les produits bas de gamme tournent autour de 200 dollars le m2, voire moins parfois. C’est dans le secteur de la place de l’Étoile que les valeurs sont les plus faibles, affectées par les mesures de sécurité des années précédentes.
Les loyers dans le secteur Foch-Allenby sont aussi à la baisse et il y est désormais possible de trouver des bureaux très acceptables de 225 à 250 dollars le m2 annuel.
Pour ce qui est des locaux commerciaux, le centre-ville en compte des centaines de vacants. Certains secteurs sont particulièrement sinistrés. Certains locaux autour de la place Nejmé, par exemple, ne dépassent pas les 250 dollars le m2 alors que les emplacements autour des restaurants Métropole et Em Sherif s’arrachent à plus de 1 000 dollars le m2.
Un vent de folie souffle sur l’avenue des Français où les restaurants abritent les rendez-vous mondains de l’élite locale et des hommes d’affaires. Malgré la fermeture de certaines enseignes comme Yabani, Cuccina et la baisse des loyers commerciaux dans l’ensemble du centre-ville, le mètre carré dans ce secteur reste l’un des plus élevés de Beyrouth.
À l’opposé, certains axes restent inlassablement boudés par les commerçants. La partie occidentale du centre-ville le long des rues Besançon, Omar Daouk et l’avenue des Français regorge de locaux commerciaux vacants (à la vente comme à la location).
Encore une fois, le secteur autour de la place de l’Étoile est le plus touché par le désistement des professionnels. Depuis plusieurs années, la dynamique est cassée. Le retour au libre accès au secteur n’a pas, pour l’instant, convaincu les restaurateurs à y investir.
Les prix au centre-ville (avant négociation) Appartements (au 1er étage) : de 6 000 à 7 500 dollars le m2 Bureaux : de 5 000 à 7 000 dollars le m2 Loyer des bureaux : de 200 à 400 dollars le m2 par an Loyer des boutiques : de 250 à 1 250 dollars le m2 par an Source: Ramco Real Estate Advisers, juillet 2018. |