Gefinor fête ses 50 ans

Gefinor a 50 ans, comment ce centre d'affaires se porte-t-il?

Le centre bénéficie d’une notoriété indéniable. Toutefois, il vient d’avoir 50 ans et avait besoin d’un lifting. Lorsque le groupe ACC l’a d’ailleurs racheté en 2012 aux anciens propriétaires (principalement les familles Ousseimi de Syrie et al-Mouhaidih d’Arabie saoudite, NDLR), sa rénovation était l’une de nos priorités. Nous avons commencé les travaux il y a un peu plus d’un an, en changeant plusieurs équipements comme les ascenseurs et les générateurs. Le parking, qui compte 500 places pour les employés et 70 places pour les visiteurs, a également été réhabilité. La prochaine phase des travaux se concentrera sur la modernisation des systèmes d’air conditionné, la réfection de la façade et le réaménagement des entrées des cinq blocs. Au total, c’est un investissement de plusieurs millions de dollars. Avec, à la clé, des économies considérables : les premiers travaux ont permis de réduire les charges de l’immeuble qui sont passées de plus de 50 dollars par m² par an à moins de 40 dollars.

Le centre Gefinor compte plus de 26.500 m² de bureaux. Quel est votre taux d’occupation?

Depuis 2016, l’immobilier d’entreprise fonctionne au ralenti à Beyrouth. Actuellement, notre taux d’occupation est d’un peu plus de 80%. Si nous voulons attirer de nouveaux locataires, nous devons améliorer les prestations de ce centre d’affaires.

Avez-vous encore des anciens locataires qui bénéficient de faibles loyers? 

Nous avons encore 30% d’anciens loyers. De 2012 à 2014, nous avons payé des indemnités pour libérer des locaux. Mais depuis l’application d’une nouvelle grille des loyers commerciaux en 2014 (qui suit le taux d’inflation publié par l’Administration centrale des statistiques), nous avons cessé de rétribuer les départs d’anciens locataires.

Dans un contexte de ralentissement du marché, avez-vous baissé vos loyers?

Oui, nous nous sommes adaptés à la mauvaise situation économique du pays. Nos tarifs pour les bureaux varient en fonction des étages et des vues sur la mer de 200 à 275 dollars le m² annuel.

Comment évolue la demande des bureaux?

D’une manière générale, nous répondons à deux types de demandes : les personnes à la recherche d’un bureau de 50 à 100 m² et les compagnies qui veulent de larges espaces au-delà de 1 000 m². Par exemple, cet été 2018, nous avons loué 1 200 m² de bureaux à un centre d’application de visas (VFS Global).

Quel est le profil des sociétés qui s’installent au Gefinor?

Actuellement, la demande de la part des ONG est importante : nos bureaux accueillent déjà plusieurs ONG, comme Médecins sans frontières, qui louent plus de 1 000 m², mais aussi Brave Heart Fund et la Fondation Antami. Il y a également des demandes de sociétés qui recherchent des locaux sécurisés avec des parkings. Mais, elles cherchent les meilleurs prix. Les clients en veulent toujours plus. Ils vous poussent à vos limites. À nous d’accepter ou de refuser. Parfois, nous avons des contre-offres de 40% en dessous de nos tarifs. Nous les rejetons. Nous connaissons les prix de nos concurrents et, au final, nos prix sont compétitifs.

Quelle est votre stratégie pour attirer de nouveaux locataires?

Nous ne pouvons pas contrôler la situation économique et politique du pays. Nous maîtrisons en revanche la gestion du centre et pouvons améliorer les services, réajuster les loyers... Le reste ne dépend pas de nous. La galerie marchande du Gefinor totalise 6 000 m² de surfaces commerciales.

Comment se déroulent les locations?

La structure commerciale se compose de trois types d’activités : les banques, les agences de voyages et la restauration. Au total, nous avons cinq cafés-restaurants qui ont chacun une terrasse. L’intérêt des restaurateurs est continu. Parallèlement, chaque mercredi, nous accueillons le marché des producteurs de Souk el-Tayeb, ce qui anime l’esplanade centrale du centre.