Des avocats américains ont lancé, le 1er janvier, une action collective au civil, au nom de 1 200 plaignants, ciblant onze établissements bancaires libanais : Bank Audi, Bank of Beirut, Bank of Beirut and the Arab Countries (BBAC), Banque libano-française (BLF), Blom Bank, Byblos Bank, Fransabank, Jammal Trust Bank, Lebanon and Gulf Bank (LGB), Middle East Africa Bank (MEAB) et la Société générale de banque au Liban (SGBL).
Lancée dans l’État de New York, cette action veut établir la responsabilité des banques concernées vis-à-vis des victimes d’actes de terrorisme perpétués en Irak entre 2004 et 2011, et qui ont été commis, planifiés ou autorisés par le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste aux États-Unis, en coordination avec les gardiens de la révolution islamique d’Iran. Un recours complémentaire ciblant cette fois des attaques sur le sol israélien lors de la guerre de juillet 2006 entre le Liban et Israël a également été déposé.
Les plaignants, représentés par les cabinets Osen LLC, Turner & Associates P.A. (litiges d’affaires) et Motley Rice LLC, un des plus grands cabinets américains spécialisés en contentieux, réclament notamment le versement de dommages et intérêts.
L’Association des banques du Liban a confirmé l’existence des « deux plaintes », avant de juger que les accusations portées étaient « sans fondement sur le plan juridique et factuel ». L’association a également indiqué faire confiance à la justice américaine et se préparer à prendre « les mesures nécessaires pour suivre cette affaire ».
Une action similaire avait été lancée dans les années 2000 contre le groupe bancaire jordanien Arab Bank accusé d’avoir géré des comptes de responsables du mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza. La procédure avait duré 14 ans, au cours desquels Arab Bank a d’abord été condamnée à payer 100 millions de dollars de dommages et intérêts à 16 plaignants sur les 527 parties au recours, qui s’étaient présentées comme des victimes d’attentats en Israël, avant que cette décision ne soit cassée en appel au printemps 2018. Des avocats des cabinets Osen, Turner & Associates et Motley Rice avaient également défendu les intérêts des plaignants lors de ce procès.