Il a fallu des années à une équipe de fonctionnaires pour reconstituer les comptes de l’État depuis 1993. Au-delà de l’instrumentalisation politique dont il a fait l’objet, cet exercice laborieux a mis en lumière de nombreuses défaillances, empêchant le contrôle et la traçabilité des fonds publics. Explications.

Fouad Siniora au cours de la conférence de presse du 2 mars 2019.
Fouad Siniora au cours de la conférence de presse du 2 mars 2019. Marwan Assaf

Si la classe politique affiche un mépris total pour la question, la Constitution libanaise, elle, reconnaît clairement l’importance d’encadrer la gestion des finances publiques. Le budget y est évoqué à 15 reprises et cité parmi les “questions fondamentales”, nécessitant l’approbation des deux tiers des membres en Conseil des ministres. Et sur les deux sessions parlementaires ordinaires prévues chaque année, celle qui s’ouvre en octobre « est consacrée avant tous autres travaux à la discussion et au vote du budget », selon l’article 32.

Cet exercice est au cœur de la pratique démocratique, puisqu’il permet aux Libanais d’autoriser et de décider comment l’exécutif va collecter et dépenser leur argent. Mais il n’a de sens que si les élus ont les moyens de vérifier que la volonté populaire a été effectivement respectée. D’où l’article 87 de la Constitution qui impose l’approbation par la Chambre du « compte définitif de l’administration des finances pour l’exercice clos (…) avant la promulgation du budget du deuxième exercice après celui auquel le compte se réfère ».

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