Carlos Ghosn est rentré au Liban, son pays. Ses liens avec la terre d’origine de sa famille ont pourtant longtemps été distendus avant de se renforcer progressivement à partir de 2008-2010 au moment où il envisage sa retraite. Portrait d’un homme en passe de devenir un Libanais lambda… Ou presque.

Lors de sa conférence de presse à Beyrouth, Carlos Ghosn s'est montré  vindicatif, prêt à combattre pour faire entendre
Lors de sa conférence de presse à Beyrouth, Carlos Ghosn s'est montré vindicatif, prêt à combattre pour faire entendre "sa" vérité crédit : AFP

Cette nuit, Carlos Ghosn dormira dans sa maison de la rue du Liban à Beyrouth. Ce ne sera ni la première ni la dernière fois que celui en qui le monde voyait le symbole d’une “mondialisation triomphante” s’assoupira aux bruits des klaxons des voitures traversant en trombe le vieux quartier des jésuites. Après sa fuite rocambolesque du Japon, le voilà presque redevenu un Libanais lambda. Aucun journaliste ne campe plus sous ses fenêtres. Il sort à nouveau : on le croise en promenade du côté de Ramlet el-Baïda avec sa femme Carole. On l’aperçoit dans une galerie d’art de Hamra, toujours en couple. On le retrouve une fin d’après-midi à l’Aéroclub de Beyrouth, dans ce club privé délicieusement vieillot, où il joue parfois au bridge. On peut même s’attabler à ses côtés dans l’un de ses dîners dont la bonne société beyrouthine a le secret.

Pourtant, le choix de Beyrouth n’a pas toujours été une évidence. Même s’il se déclare «fier d’être libanais», «heureux à court terme de passer du temps au Liban», son attachement au pays n’a pas grand-chose à voir avec son arrivée à l’aéroport Rafic Hariri. « Les considérations qui m’ont guidé (dans le choix du pays où me réfugier, NDLR) étaient d’ordre technique », dira-t-il à maintes reprises, notamment lors de sa conférence de presse du 8 janvier.

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Considérations techniques ? L’euphémisme est de rigueur. Carlos Ghosn avait-il vraiment le choix ? Au Liban, il est sûr de ne pas être extradé vers le Japon et pourrait n’être jamais jugé. «Tout dépendra du dossier transmis par les autorités japonaises à la justice libanaise… Et de l’appréciation des juges de ledit dossier…» souligne un avocat libanais. Qu’importe, l’opinion publique  libanaise lui est généralement acquise.  Si quelques âmes révolutionnaires, comme cette habitante du quartier, voient en lui un de «ces homme

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