Fondatrice et directrice de la galerie Sfeir-Semler à Beyrouth et à Hambourg, Andrée Sfeir-Semler expose Etel Adnan

Etel Adnan a tenu à exposer à Beyrouth pour apporter une note de joie aux Libanais
Etel Adnan a tenu à exposer à Beyrouth pour apporter une note de joie aux Libanais

Depuis le 23 janvier, vous présentez à Beyrouth “The Uprising of Colors”, une exposition d’Etel Adnan. Était-ce une exposition facile à monter, sachant qu’il y a un vrai emballement du monde de l’art autour de son nom ?

La galerie Sfeir-Semler représente Etel Adnan depuis 2009. C’est d’ailleurs grâce à l’exposition que nous avions montée en 2010 à Beyrouth qu’elle fut repérée par la responsable de la documenta de Cassel. Cette exposition d'art moderne et contemporain, qui se tient tous les cinq ans en Allemagne, l’a sélectionnée lors de sa 13e édition en 2012. Depuis, ces petits paysages abstraits ont fait le tour du monde. Cette reconnaissance internationale explique d’ailleurs pourquoi peu de ses œuvres sont aujourd’hui en circulation. Dans le cas de “The Uprising of Colors”, c’est Etel Adnan elle-même qui a tenu à exposer à Beyrouth pour apporter une note de joie au peuple libanais au regard de la situation actuelle. C’est aussi elle qui a eu l’idée du titre de l’exposition “La révolution de la couleur”.

Quels thèmes avez-vous particulièrement choisi d’exposer ?

Il n’y a pas de “pièces historiques” dans l’exposition que nous lui consacrons, car nous souhaitions quelque chose de “frais”, avec la présentation d’œuvres récentes qui reflètent tous les médias utilisés par Etel : des peintures sur toile, des dessins, des “Leporellos” – ces carnets japonais qu’elle affectionne particulièrement et qui croisent son travail d’artiste et son travail d’écrivaine et de poétesse.

Quelle perception avez-vous d'Etel Adnan ? Qu’est-ce qui rend cette artiste importante à vos yeux ?

Les peintures d’Etel Adnan représentent un langage universel : elles sont d’une fraîcheur et d’une simplicité qui inspirent de la joie à chacun. En cela d’ailleurs, son univers visuel, d’une sérénité absolue, se veut aux antipodes de ses écrits qui traitent souvent de thèmes politiques pesants, liés à notre région.