La Zone économique spéciale de Tripoli a lancé il y a quelques mois un appel à projets pour un nouveau bâtiment dans l’enceinte de la Foire internationale Rachid Karamé. Il s’agit de créer un espace de 60 000 m2 pour y loger le futur pôle d’excellence technologique (Knowledge Innovation Center, KIC), une structure dédiée aux entreprises innovantes annoncée depuis 2018.
Le pari est osé : la Foire est l’œuvre du très grand architecte brésilien Oscar Niemeyer et figure sur la liste des sites éligibles au titre de Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco. Pourtant, le site est à l’abandon depuis la guerre de 1975.
Mais le succès de l’exposition “Cycles of Collapsing Progress”, en 2018, l’a remis sur le devant de la scène. On y a ainsi installé Minjara, le projet de cluster d’ébénisterie financé par l’Union européenne. C’est désormais au tour de la partie sud-ouest du site, laissée en friche, d’être l’objet d’une revitalisation.
Plus de cent cabinets ont répondu à l’appel. Parmi les projets proposés, on retiendra celui de Carlos Moubarak, dont la discrétion n’interfère pas avec l’œuvre du fondateur de Brasilia. «C’était la seule façon de dialoguer avec pareil chef-d’œuvre : un bâtiment quasi enterré, dont quelques éléments émergent à hauteur des yeux juste», explique l’architecte.
Mais c’est un autre cabinet libanais qui a été retenu : MDDM. Lui aussi a opté pour une architecture “encastrée” qui minimise les conflits avec les volumes ovoïdes ou sinusoïdes de Niemeyer