« Pas de pénurie de verre », tient à rassurer d’emblée Hady Nassif, directeur général du groupe Saint-Gobain pour la zone Méditerranée de L’Est et Moyen-Orient. Le Liban dispose encore aujourd'hui d’un stock de 750 000 mètres carrés de verre, selon ses estimations. Ce qui devrait être suffisant pour au moins assurer la première vague de réparation même si le directeur général évalue en tout à 4 ou 5 millions de m2 la quantité de vitres et vitrines brisées le 4 août dernier.
« Pour éviter une éventuelle rupture de stock et une flambée des prix, nous avons de toutes les façons redirigé l’intégralité de la production de notre usine en Égypte à destination du marché libanais », indique le directeur général. Quelque 200 conteneurs, soit 300 000 m2 de verre, sont d’ailleurs déjà arrivés au Liban ; 350 autres sont en route et devraient être livrés dans les jours prochains.
Davantage que la disponibilité du verre, ce sont les artisans chargés de couper les plaques de verre ou de monter les fenêtres qui forment le « goulot d’étranglement ». Pas assez nombreux, ils peinent à répondre à la très forte demande. Pour tenter d’accélérer le processus de reconstruction, Saint-Gobain se dit prête à mettre en place des formations « à destination des ONG, qui travaillent dans les quartiers dévastés, pour que leur personnel se familiarise avec la découpe des plaques et puisse éventuellement les poser sans l’aide d’un professionnel ».
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Présent au Liban avec l’acquisition de Sodamco (à 60 % en 2009 puis la totalité en 2012), une société libanaise spécialisée dans la fabrication de mortier, Saint-Gobain emploie quelque 170 personnes dans le pays, pour un chiffre d’affaires d’environ 30 millions de dollars. Le groupe gère depuis Beyrouth son activité dans la région Méditerranée de L’Est et Moyen-Orient, où il réalise 550 millions d’euros de chiffre d’affaires. Malgré les besoins, Saint-Gobain n’envisage pas pour l’instant d’établir de nouvelle usine de verre au Liban « pour des raisons de taille de marché, de disponibilité de matières premières et de coûts d’énergie », conclut Hady Nassif.