Suspectés de négligence, le premier ministre démissionnaire libanais, Hassane Diab, et trois anciens ministres ont été convoqués par la justice. Cette convocation est une première bonne surprise pour les familles des victimes qui se battent pour que la chaîne des événements, qui ont mené à la catastrophe du 4 août, soient connus et l’ensemble des responsables condamnés. Mais la classe politique a contre-attaqué et cherche à limiter le champ de l'enquête aux seuls éléments techniques.
Au Liban, la justice est perçue comme impuissante face à des politiciens qu’on estime « intouchables ».
À juste titre souvent : largement soumis au pouvoir politique, le système judiciaire n’a guère réussi à faire preuve d’indépendance depuis la fin de la guerre. Au point que beaucoup de Libanais ont craint que la justice locale se montre incapable de mener à terme l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth.
Un récent événement est venu leur donner un petit regain d’espoir. Le 10 décembre, le juge d’instruction Fadi Sawan, qu’on disait pourtant insuffisamment armé pour résister aux pressions politiques, a mis en examen pour négligence le Premier ministre par intérim ainsi que trois anciens ministres dans l’enquête sur les causes de la catastrophe du 4 août.
En plus de Hassane Diab, l’ex ministre des Finances (l’autorité de tutelle des douanes), Ali Hassan al-Khalil, et deux anciens ministres des Travaux publics et des Transports (l’autorité de tutelle du port), Youssef Fenianos et Ghazi Zeaiter ont été sommés de se p