Une part minime des fonds espérés de la communauté internationale est pour l’instant parvenue aux victimes de la double explosion du 4 août au port de Beyrouth. Une grande partie de la réponse a ainsi jusqu’à présent été financée par des donateurs privés, en ordre dispersé.
« Je passe mes journées à courir après les ONG ; certains viennent, prennent des mesures et puis disparaissent ; c’est comme ça pour beaucoup de nos voisins », raconte Maya, une habitante de la rue d’Arménie, dans le quartier de Mar Mikhaël, à quelques pas du bâtiment dévasté de l’Electricité du Liban. « On nous a aidés à réparer nos fenêtres et à rebâtir certains murs instables mais nous n’avons toujours pas pu remplacer le mobilier détruit », déplore-t-elle. Entre la perte de son emploi, ainsi que celui de son mari, et la crise bancaire, Maya n’a pas les moyens de financer la réhabilitation de son logement. Pour d’autres bâtiments sans fenêtres ou sans toiture, la situation est encore plus pressante, à l’heure où l’hiver approche.
Près de trois mois après la double explosion du 4 août au port de Beyrouth, les besoins d’urgence sont loin d’avoir été couverts. L’ONU a estimé fin août l’aide nécessaire pour les populations les plus vulnérables dans un rayon de trois kilomètres autour du port à 355 millions de dollars. La communauté internationale avait été prompte à se mobiliser pour porter secours, dès le 9 août, lors de la « Conférence internationale de souti