Tripoli, à la fois ville des déshérités et des milliardaires : le contraste est devenu un lieu commun. Mais face à l’ampleur de la crise, de plus en plus de Tripolitains remettent en cause un certain modèle de leadership.

Sur la place Al Nour, des dizaines de Tripolitains manifestent depuis une semaine pour dénoncer la pauvreté endémique dans la ville, qui touchait déjà 57% de la population avant la crise.
Sur la place Al Nour, des dizaines de Tripolitains manifestent depuis une semaine pour dénoncer la pauvreté endémique dans la ville, qui touchait déjà 57% de la population avant la crise. N.M.A.

Si Tripoli est l’une des villes les plus pauvres de la Méditerranée, selon la Banque mondiale, elle abrite aussi de grandes fortunes. Sur les six milliardaires libanais recensés par le magazine Forbes en 2020, les deux plus importants sont originaires de la capitale du Liban-Nord. La tête du classement étant occupée par Taha Mikati et son frère Nagib, élu de Tripoli et ancien Premier ministre – qui devancent Baha' Hariri, Robert Mouawad et Ayman Hariri – avec une fortune estimée à 2,2 et 2,1 milliards de dollars chacun.

Sur la place al-Nour, où des dizaines de Tripolitains manifestent depuis une semaine pour dénoncer les conditions de vie et la pauvreté endémique dans la ville, qui touchait déjà 57 % de la population avant la crise, le contraste ne passe plus. «Des personnes riches et influentes, ce n’est pas Ã

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