L’Union Européenne (UE) a lancé la semaine dernière un Programme d’assistance technique au secteur privé au Liban (TAF), doté d’un budget d’environ 2 millions d’euros. L’objectif : «permettre aux producteurs libanais d’occuper une part plus large du panier de consommation», fait savoir Declan Caroll, qui dirige l’équipe chargée du projet. Seize entreprises ont déjà été sélectionnées pour bénéficier du programme, mais le nombre total pourrait atteindre 70 d’ici la fin de l’année.
Le projet vise les secteurs de la santé, l’agroalimentaire et la technologie. «Il s’agit de secteurs dans lesquels les producteurs Libanais peuvent être compétitifs, en se basant surtout sur leur réputation à l’international», s’enthousiasme Declan Caroll. «L’effet de substitution généré par la dépréciation ne peut pas suffire. Il faut que les producteurs Libanais soient compétitifs à l’international», dit-il.
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Cependant, le TAF ne fournira pas d’aide financière directe aux entreprises. «Il s’agit plutôt d’offrir aux sociétés les consultations dont elles ont besoin, mais aussi l’accès à des réseaux de professionnels et d’investisseurs et aux certifications européennes de qualité», ajoute le responsable du projet, qui vise également à promouvoir l’innovation pour susciter l’intérêt des investisseurs.
Pour ce projet, l’Union Européenne a choisi de contourner l’État libanais. «Traditionnellement, ce genre de projet passe par le ministère de l’économie ou de l’industrie. Mais cette fois-ci l’UE a décidé d’aller directement vers le secteur privé, en maintenant bien sûr la coopération avec des acteurs tiers comme les universités ou les accélérateurs de jeunes pousses», affirme Declan Caroll.
Une décision politique? «Le fait qu’il n’y ait pas de gouvernement actuellement au Liban est certainement problématique, mais l’aide versée directement au secteur privé est une dynamique de plus en plus populaire au sein de l’UE, surtout dans cette région du monde », nuance-t-il.