Confrontées à une crise socio-économique sans précèdent, les universités tentent de survivre mais le modèle de l’enseignement privé vacille dans un pays qui s’est brutalement appauvri.
Une cinquantaine d’universités privées, quelques 120.000 étudiants (soit plus de 60% des recrues du troisième cycle), des milliers d’enseignants, et une double crise économique et sanitaire. Longtemps source de fierté nationale, avec six établissements privés dans le classement 2021 Quacquarelli Symonds (QS) des 30 meilleures universités arabes, aux côtés de l’unique structure publique (l’Université libanaise), le modèle de l’enseignement supérieur privé est aujourd’hui mis à rude épreuve.
«Près de 80% de nos coûts sont en dollars», affirme d’emblée le président de l’Université libano-américaine (LAU), Michel Mawad. «Les ordinateurs, l’entretien de l’équipement, l’accès aux bases de données internationales, même les cadavres pour les cours de médecine, sont payés en dollars frais, et ont donc vu leur valeur en livres libanaises multipliées par huit», explique-t-il. Sans parler des salaires des enseignants, que l’ét