La LAU, l’AUB et l’USJ se sont regroupées pour négocier l’achat de 400.000 doses de vaccins. Objectif: rouvrir dès septembre prochain les campus en présentiel.
Pourquoi avez-vous décidé de négocier avec Pfizer l’achat de vaccins?
Trois grandes universités – la Lebanese American University, l’Université Saint-Joseph et l’Université américaine de Beyrouth – en association avec l’Hôpital Saint-Georges ont joint leurs forces pour négocier avec le laboratoire Pfizer. Au départ, nous pensions acheter 750.000 doses. Nous sommes finalement tombés d’accord sur 400.000 environ. À raison de deux doses par vaccin, cela permettra de protéger 200.000 nouvelles personnes de la Covid-19 au Liban. Nous voulions en effet accélérer la campagne de vaccination. Et, partant, rouvrir les portes de nos universités au plus vite, dès septembre si possible. Mais pour cela, nous devons garantir la vaccination gratuite de nos salariés ainsi que celle de nos étudiants très rapidement.
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À la LAU, la population des deux campus atteint 15.000 personnes environ. Nous espérons avoir assez de doses pour couvrir 15.000 autres individus. Il s’agirait alors des familles de nos étudiants ou de notre proche voisinage. Au sein de ce consortium, chacun finance de manière indépendante ses besoins. La LAU a, par exemple, lancé un appel aux dons au travers duquel nous avons levé pour l’heure 1,6 million de dollars, dont un million de dollars apporté par Bahaa Hariri. Au final, nous espérons atteindre 2,5 millions de dollars. Ce qui devrait nous permettre d’envisager une seconde commande auprès de Pfizer.
Comment avez-vous réussi à approcher Pfizer?
Cela n’a pas été facile: Pfizer ne négocie en effet qu’avec les États. Nous sommes passés par le ministère de la Santé, avec lequel nous avons d’ailleurs signé un mémorandum d’entente. Il a ainsi été convenu qu’un compte serait ouvert à la Banque du Liban, que nous alimenterions en dollars frais pour rétribuer Pfizer. Le montant du contrat signé avec le groupe pharmaceutique américain est confidentiel. Mais je peux malgré tout vous dire que Pfizer a été sensible au fait que notre initiative n’avait pas de but lucratif et qu’elle visait à favoriser la reprise en présentiel plus rapide des cours.
Comment allez-vous procéder pour cette campagne de vaccination?
Normalement, nous devrions démarrer entre juin et juillet. Quitte à ce que le ministère de la Santé nous «prête» 30 à 40.000 doses pour débuter plus vite que nous lui rendrions quand Pfizer assurerait ses premières livraisons. Cette campagne se déroulera dans le cadre de la plateforme gouvernemental Impact, mais nous avons obtenu l’accord du ministère pour déterminer nos propres protocoles.
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Cependant, il est évident que nous ne forcerons personne à se faire vacciner. Le vaccin contre la Covid-19 ne figure pas aux nombres des vaccins obligatoires. En revanche, nous pourrions demander aux étudiants ou aux professeurs qui refuseraient l’injection de ne pas venir physiquement au sein de l’université. Mais nous avons mis en place une campagne d’information et de sensibilisation à la vaccination plusieurs mois à l’avance. Et nous ne constatons pas à ce stade de frein particulier à la vaccination.