Quand l’immobilier va, tout ne va pas forcément, malgré l’adage. Les millions qui
se déversent dans le béton libanais donnent l’illusion d’une économie bouillonnante.
Les chiffres des investissements, à plusieurs zéros, sont d’ailleurs annoncés
à dessein, à grand renfort de publicité, pour entretenir une note d’optimisme qui
tranche avec le défaitisme ambiant.
Si le secteur immobilier a été choisi, ailleurs, comme un symptôme de la santé d’une
économie, c’est qu’il est censé servir de caisse de résonance à la fois de la situation des
ménages et de celle des entreprises. Dans le premier cas à travers leur demande finale
de logements, dans le second cas à travers leur demande d’immobilier en tant que
produit intermédiaire de leur activité économique.
Au Liban, le paramètre est faussé, car la demande qui alimente la flambée du secteur
immobilier est très largement animée
par l’extérieur. Elle ne reflète que marginalement
la santé des ménages résidents
et des entreprises. C’est l’intérêt
croissant des Libanais expatriés et des
Arabes du Golfe qui pousse le marché
à la hausse. Le mouvement des prix
est amplifié par le phénomène de rareté qui touche certaines des zones privilégiées par
ces investisseurs.
Dans une très large mesure, la vigueur de l’immobilier reste cantonnée à ce seul secteur
et aux quelques métiers qui s’y rattachent. Architectes et ingénieurs se portent plutôt
bien, mais les effets d’entraînement sur le reste de l’économie sont limités : le gros
de la main-d’oeuvre est importé, ainsi que l’essentiel des produits intermédiaires, de
même que les matières premières, à l’exception du ciment.
De plus, s’il est indéniable que la bonne santé de l’immobilier est indissociable des
excédents de la balance des capitaux, il faudrait relativiser les effets positifs de ce lien
par une étude des conséquences de la hausse du prix du mètre carré sur la structure
globale des prix et le niveau de compétitivité de l’économie libanaise. Des subtilités
rabat-joie ? Le secteur ne reflète
que marginalement
la santé des ménages
et des entreprises
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