Avez-vous déjà été sollicité pour vanter les mérites du Liban à un Européen dont l’employeur envisage la mutation à Beyrouth ? La promotion est belle, tentante, mais la réputation du pays tellement mauvaise… s’interroge l’intéressé.
Que lui dire ? Garantir la sécurité ? Impossible de s’avancer à ce point. Parler de l’ouverture sur la région ? Dans ce cas, pourquoi ne pas s’installer directement à Dubaï… Souligner une qualité de vie “incomparable” ? L’argument fait mouche, sans aucun doute. La mer, la montagne, les grands appartements, les services… Invoquer le cliché inusable du carrefour entre l’Orient et l’Occident ? Ça marche aussi. Il se laisse séduire. Puis la même question revient : et le risque sécuritaire ?
Le site du Quai d’Orsay recommande aux ressortissants français d’éviter de se rendre au Liban. Certains pays du Golfe lui ont emboîté récemment le pas. La désertion des Libanais eux-mêmes se poursuit, à un rythme lent mais incessant. Le sentiment d’insécurité paralyse toute initiative, même locale.
La vie continue, au bord du gouffre. Depuis que le Liban est à nouveau perméable aux luttes et aux conflits régionaux, sa société fragile menace en permanence d’exploser. S’il est difficile de l’imposer aux étrangers, le risque ne vaut-il pas la peine d’être pris, malgré les frustrations et les peurs,?