Le budget 2010 passera-t-il ou non ? Le porte-parole du gouvernement a promis des séances intenses de discussions jusqu’à ce que le Conseil des ministres accouche enfin de la loi de finances pour cette année. Des efforts louables certes, mais déjà trop tardifs. Car cela n’a aucun sens d’adopter à la fin du premier semestre le budget de l’année en cours. Les dés sont en tout cas jetés pour 2010.
Le véritable enjeu porte désormais sur 2011, sachant qu’en vertu des délais constitutionnels la préparation du budget de l’année prochaine doit démarrer dès cet été.
Il s’agit rien moins que de définir les politiques économiques, sociales et financières du pays, après cinq ans de fonctionnement en roue libre, aucune loi de finances n’ayant été avalisée par le Parlement depuis 2004. Car c’est bien le budget d’un État qui traduit sa politique ; c’est une évidence qu’il est parfois bon de rappeler : l’impôt de même que la dépense publique ne sont pas neutres économiquement et socialement.
Et il est temps que l’État libanais réfléchisse sérieusement à la politique qu’il souhaite mener en la matière.
Deux scénarios sont possibles : le débat s’engage véritablement sur le cœur du sujet ; ou bien il est noyé dans les habituelles considérations politico-confessionnelles qui, au-delà des grands slogans, cachent en fait des intérêts très particuliers permettant d’entretenir des clientèles sur le dos de l’État.
Dure bataille !
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