En ces temps politiques troublés, journalisme rime souvent avec propagande ou volonté de nuisance. Difficile dans ce climat délétère de convaincre la municipalité de Beyrouth que Le Commerce du Levant ne cherche pas forcément à lever des lièvres, qu’il souhaite simplement rendre compte des activités d’une institution publique importante (il s’agit quand même de la capitale).
Des interrogations précises… et c’est l’affolement à la municipalité. Ce journaliste pose trop de questions ! Pourquoi réclame-t-il des chiffres avec tant d’insistance ? Il est vrai que la compréhension de la nébuleuse municipale aurait été nettement plus facile si la ville publiait son budget – tout de même voté par les élus du peuple citadin – sur un site Internet ou si elle en fournissait une copie sur simple sollicitation. Une demande officielle n’a malheureusement pas été satisfaite. La Banque mondiale et autres promoteurs de la “bonne gouvernance” ont du pain sur la planche. C’est finalement grâce à la bonne volonté de certains élus et fonctionnaires – à qui va toute notre gratitude – que ce dossier d’une trentaine de pages a pu voir le jour. Il dresse un état des lieux aussi complet que possible des chantiers municipaux (peu nombreux) en cours et tente de comprendre les raisons des carences dont pâtit Beyrouth, malgré sa richesse relative. Le constat est évident : la rénovation nécessaire de l’État devra passer aussi par celle des institutions décentralisées.