Le tremblement de terre qui secoue le monde de la finance depuis la chute de Lehman Brothers est tel que les commentateurs le comparent volontiers au “11 septembre” des marchés. Le choc est si violent que ses répercussions sont mondiales. Pourtant, au Liban, les autorités financières, bancaires et monétaires se veulent rassurantes : nous serions à l’abri de la secousse. Il est vrai que l’économie libanaise vit en marge de la mondialisation ce qui – à toute chose malheur est bon – la protège relativement des effets de contagion planétaires. Mais ce qui est valable pour l’économie réelle ne l’est pas forcément pour les flux financiers. Le Liban est maintenu à flots par ces transferts internationaux d’origines diverses qui expliquent notamment la taille du secteur bancaire. Il est donc permis de s’interroger sur la façon dont ils seront affectés par la crise. Pourrons-nous longtemps continuer de jouir de ces excès de liquidités alors que de grandes places internationales souffrent de leur côté d’une pénurie de liquidités ? Déjà le cours du brut a fléchi en raison des perspectives de récession aux États-Unis et en Europe. Quel sera l’impact de la crise sur le Golfe, principal pourvoyeur de pétrodollars pour le Liban ? Autant de questions qui restent pour l’instant en suspens.
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