Drôle de sentiment que celui de se sentir en sécurité alors que tout chavire alentour. C’est un peu l’impression que donne le Liban depuis le début de la tempête qui sévit sur les marchés financiers mondiaux. Cette impression est d’autant plus étrange que les risques de perturbation du système financier local sont considérés comme majeurs depuis des années. Mais finalement, le “risque Liban” a le mérite d’être connu, et donc en partie maîtrisé, alors que ce qui se passe ailleurs est pour le moins inattendu.
Le soulagement paradoxal ressenti ces dernières semaines pourrait pourtant se révéler trompeur. Quelques signes préludent les difficultés possibles dans les prochains mois : des nouvelles venant de nos chers expatriés dont la situation financière s’est brutalement détériorée, quand leur emploi n’est pas purement et simplement menacé ; des inquiétudes de divers acteurs économiques pour leurs carnets de commandes, sans parler de la chute de la Bourse de Beyrouth et de l’emblématique Solidere, dont le cours reflète généralement le moral des milieux d’affaires.
Le premier test véritable auquel sera confronté le pays aura lieu dans quelques mois, au moment du refinancement des échéances de la dette publique en devises, la première échéance de 330 millions de dollars (sur un total de 2,4 milliards en 2009) étant prévue en mai. Il n’y a a priori pas de raison de s’inquiéter outre mesure quant à la capacité de refinancement du Trésor. La question qui se pose est de savoir quel en sera le coût : va-t-il déraper à nouveau ?
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