Le Commerce du Levant consacre ce mois un dossier aux expatriés libanais qui, victimes de la crise, envisagent de rentrer au pays, ou l’ont déjà fait. Un phénomène qu’il a été difficile de quantifier à défaut de statistiques nationales fiables. S’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact de ces retours sur l’économie nationale, une autre question se pose en parallèle, celle des conséquences du ralentissement régional et mondial sur le nombre des départs. L’émigration fonctionne depuis des années comme une soupape pour l’économie libanaise incapable de fournir des emplois suffisants à tous les nouveaux entrants sur le marché du travail. Là encore, il n’existe pas de données officielles sur une tendance pourtant majeure. En recoupant différentes sources, il apparaît que le Liban a perdu entre 42 000 et 60 000 personnes par an, entre 1997 et 2004 (voir Lexique “Émigration”, Le Commerce du Levant, octobre 2007). Selon les derniers chiffres de la Sûreté générale, le solde net des Libanais qui ont quitté le territoire est de 66 645 personnes en 2007 et de 124 369 en 2008. Même si ces données sont sujettes à caution, étant donné le caractère approximatif des méthodes de calcul, elles reflètent sans aucun doute une tendance de fond, accentuée ces dernières années par le boom des pays du Golfe. Qui absorbera désormais le trop plein de diplômés des universités libanaises ? Que feront-ils si leurs projets de départ ne se réalisent plus avec la même facilité ?