Les législatives ont bon dos. L’approche des élections sert de justification unique pour expliquer la surenchère dépensière des ministres, des députés, et de la classe politique en général, à l’occasion de la discussion du projet de budget 2009. Les milliards de livres s’additionnent pour crever tous les plafonds, comme si personne n’avait encore pris la mesure de l’ampleur des déséquilibres financiers et économiques dont souffre le Liban. Pas un seul débat de fond sur la dette ou le déficit, mais une seule logique : accroître la distribution de richesses illusoires, dont on fait porter le coût sur les générations futures. En marge de ces bras de fer clientélistes indécents, l’Institut des finances a organisé une série de séminaires pour informer des représentants de la société civile des enjeux du budget. Les constats qui en ressortent sont tellement alarmants, qu’on se demande encore comment le “pouvoir” peut les ignorer de façon aussi systématique. Par exemple, l’impôt est censé être un outil de redistribution nationale, or, davantage encore que les inégalités de revenus, celles des richesses sont flagrantes au Liban : 1 % des comptes bancaires réunissent plus de 50 % des dépôts. Ne faudrait-il pas dans ces conditions commencer à réfléchir à taxer le patrimoine, sachant, à titre d’illustration, qu’aux États-Unis, toutes les dépenses sociales sont financées par une taxe foncière ? Autre réflexion : au lieu de fixer les dépenses et de constater ensuite le montant des recettes possibles, ne devrait-on pas voter les premières en fonction des financements disponibles ? Les pistes de réforme sont nombreuses. À condition de vouloir réformer.
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