À la veille des élections législatives, il est d’usage de dramatiser l’enjeu. Chaque camp s’alarme des conséquences de la victoire de la partie adverse. Les arguments politiques invoqués font mouche, les orientations des uns et des autres étant connues. En revanche, on est bien en mal de déceler ce que le résultat des élections pourrait changer sur le plan économique et social. Les propositions concrètes en la matière sont cruellement absentes des débats et quand elles sont intégrées à des programmes, elles sont rédigées en des termes tellement vagues que n’importe qui y souscrirait.
Dans le fond qu’est-ce qui différencie réellement la majorité et la minorité actuelles sur le plan économique ? Nul n’est en mesure de le dire. On prête au “14 Mars” des positions plus favorables au monde des affaires, plus libérales, tandis que l’opposition aurait une fibre plus “sociale”. Sur un thème aussi, celui de la privatisation, des avis tranchés ont été émis, mais la ligne de clivage sur ce dossier ne recoupe pas celle du paysage politique entre la majorité et l’opposition. Au-delà de ces généralités, c’est le flou le plus total. Dommage. Des exercices de réflexion autour de quelques grands thèmes ont été organisés sous la houlette de l’Union européenne, parvenant à mettre les partis de tous bords d’accord autour de positions communes. N’est-il pas temps de mener ce débat sur la place publique et d’exposer aux électeurs les choix qui se présentent à eux en termes de coûts et de bénéfices sociaux, fiscaux, économiques… ?