Il y a trois ans, Le Commerce du Levant faisait sa couverture du numéro de juillet sur la “bataille pour l’or bleu” en référence aux plages qui devaient se disputer touristes et baigneurs libanais. C’est une toute autre bataille qui s’est livrée cet été-là sur le territoire national avec son cortège de morts, de blessés, de destructions. Il a fallu trois longues années au secteur touristique pour se relever du choc de la guerre israélienne de 2006. Les projets hôteliers, retardés pendant de longs mois, commencent tout juste à se débloquer. Quant aux plages, les investisseurs recommencent cette année à y investir. Tout le monde a retenu son souffle à la veille des législatives de juin. Le bon déroulement du scrutin – sans parler du résultat proprement dit – a rassuré les milieux économiques quant aux perspectives de cette saison 2009. Le ciel semble dégagé : le climat de détente régionale et l’assouplissement des positions politiques locales devraient garantir un été sans nuages “sécuritaires”, même si au pays du Cèdre on n’est malheureusement jamais totalement à l’abri d’une mauvaise surprise. Cette bouffée d’oxygène sera la bienvenue. Mais une fois encore, on ne fera pas l’économie d’une réflexion sur la nature du modèle de développement le plus adapté pour le Liban. Le tourisme, comme facteur-clé de la demande, a ses limites. Les entreprises libanaises devraient être poussées à exporter biens et services hors de leurs frontières.