L’été touche à sa fin. La frénésie qui l’accompagne aussi. Il y aura bien de nouveaux soubresauts d’activités autour de la fête du Fitr, puis à Noël, mais le bouillonnement durera quelques jours, jusqu’au prochain été. Certains se réjouissent du retour au calme après le départ des expatriés et des touristes qui ont encombré les routes ainsi que les réseaux téléphoniques et accentué, par leur présence, le rationnement d’électricité. Mais beaucoup de Libanais s’apprêtent à faire leurs comptes avec le sourire. Du chauffeur au commerçant, en passant par le restaurateur ou l’hôtelier, ainsi que l’agriculteur et l’éleveur : tous ont été sollicités par un afflux de demandes. Même les médecins ne savaient plus où donner de la tête. Il faut dire qu’une augmentation de la population de 10 % ne passe pas inaperçue ! Cet été, il a fallu nourrir et distraire plus de 300 000 personnes supplémentaires par mois. Tous les pays touristiques connaissent ces pics caractéristiques d’une activité saisonnière. Le Liban a toutefois une particularité propre : la demande excédentaire ne provient pas seulement de touristes au sens d’étrangers, mais surtout de Libanais expatriés de retour provisoire chez eux. C’est comme si sa population jouait à l’accordéon. On ne pourrait pas comprendre autrement l’engorgement des hôpitaux en plein mois d’août ! Autre particularité, l’économie libanaise tire certes profit de cette demande excédentaire, mais de façon marginale. Car, à l’exception des services de proximité qui sont forcément assurés localement, la demande porte majoritairement sur des biens dont la production est faite hors du Liban.
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