Il y a un an, 2009 démarrait dans l’inquiétude. Le Liban se préoccupait des répercussions possibles de la crise internationale sur ses expatriés, poumon de son économie. 2010 s’annonce sous de meilleurs auspices. À moins d’un contrecoup réellement tardif de la tempête financière mondiale, son impact aura été négligeable au Liban. La conjoncture est bonne, les affaires repartent. Les banques ayant servi de havre à certains capitaux déboussolés par les turbulences des marchés étrangers, l’afflux de liquidités atténue la pression sur les autorités pour “l’ajustement budgétaire” tant de fois reporté. Une aubaine pour le nouveau gouvernement dont la marge de manœuvre est un peu moins étroite. À condition toutefois que le cabinet de prétendue union nationale parvienne à trouver un terrain d’entente sur des chantiers prioritaires, les dossiers en attente étant très nombreux. La discussion du budget 2010, pour lequel la déclaration ministérielle a fixé une échéance (janvier), servira de test. Les points de friction potentielle sont légion. Deux options : soit chacun reste campé sur des postures de confrontation, soit la volonté affichée de compromis l’emportera. L’arrivée de nouvelles figures à des postes-clés, d’un côté comme de l’autre, pourrait faire pencher la balance en faveur de la deuxième. C’est le mince espoir formulé par les Libanais, dont la capacité d’enthousiasme et de confiance est en tout cas très largement érodée. D’autant que pèse une lourde menace, en mesure de tout bouleverser : celle, effrayante, d’un nouveau conflit régional lié à la question iranienne.