Le Liban apparaît bien isolé. Jusqu’à peu considéré comme le trublion du monde arabe, il se distingue désormais par sa stabilité dans un océan de révoltes ! On se passerait bien de ce type de palmarès. Pourquoi le Liban n’aurait-il pas lui aussi son printemps ? Un vrai. Qui irait plus loin que celui de 2005 et permettrait de changer en profondeur les structures du pouvoir. A ce jour, aucun signe ne permet de l’espérer. Car les mécanismes de la contestation sont tous prisonniers de considérations confessionnelles et/ou géopolitiques. Mais l’enseignement des printemps arabes est justement de ne pas compter sur les anciens schémas pour prédire d’où viendra le soulèvement : partout les groupes traditionnels d’opposition ont été dépassés. Dans le cas du Liban, la revendication de liberté n’a pas de sens. Quel pourrait être alors le dénominateur commun, transcommunautaire, en mesure de rassembler ? De petites initiatives signalent des pistes : de la revendication de la laïcité à celle du droit à un Internet rapide ! Dans la liste des droits fondamentaux dont sont privés les Libanais, il faudrait ajouter l’accès à l’eau, à l’électricité, à la couverture des soins médicaux, à des pensions de retraite, à l’emploi… Ces droits économiques et sociaux peuvent-ils mobiliser les foules ? Peuvent-ils servir de base à une notion commune de citoyenneté ?
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