Le Liban observe comme tétanisé ce qui se passe chez son voisin syrien. Les uns et les autres ont leur avis, souvent partisan, parfois éclairé, mais rares sont les prises de position publiques sur le sort de ce second printemps de Damas, cette fois particulièrement sanglant. C’est que rien n’est encore tranché et les enjeux sont très élevés pour Beyrouth. Alors la prudence règne. Une chute éventuelle de Bachar Assad serait un séisme dans tous les sens du terme. Pour le Liban qui vit au rythme des pulsations du Baas syrien depuis des décennies, mais aussi pour toute la région où il occupe une place stratégique majeure. Son maintien dans une citadelle retranchée pourrait exposer Damas à des sanctions internationales accrues. Quant à l’hypothèse de la mise en route de réformes réelles en Syrie, elle semble s’éloigner mais reste possible. Dans tous les cas, les conséquences ne seront pas seulement politiques pour le Liban. Elles seront aussi économiques. Il est très difficile d’imaginer des scénarios tant le champ des possiblilités reste encore ouvert à ce stade. D’une vague d’émigration provoquée par les violences, voire la guerre civile, jusqu’à la perturbation du transit, en passant par des mouvements de capitaux massifs ou encore le dérèglement de certains marchés qui fonctionnent comme des vases communicants entre la Syrie et le Liban… l’éventail est très large. Depuis leur indépendance, les deux pays ont fonctionné économiquement comme des miroirs l’un pour l’autre, l’un s’engageant dans le libéralisme pendant que l’autre optait pour le dirigisme. Ces dernières années, les divergences d’origine idéologique sont tombées et l’ouverture damascène a rapproché les deux économies, notamment à travers des investissements libanais en Syrie, les entreprises locales et étrangères commençant à envisager ces deux marchés de façon complémentaire. Une nouvelle page est désormais en train de se tourner.
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