La cote des artistes du Moyen-Orient grimpe indéniablement dans un marché de l’art mondial qui fait grise mine. Pour accompagner le développement de ce nouveau marché, Beyrouth accueille la première édition de la première foire internationale dédiée à l’art de la région Menasa (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Asie du Sud-Est). Baptisée Menasart, la foire a fait l’objet d’un prélancement l’année dernière.
Avec pour objectifs de répondre à une demande grandissante des collectionneurs internationaux pour la région et attirer l’attention des médias à travers le monde sur ce marché émergent, Menasart propose plusieurs événements artistiques pour permettre de découvrir l’art régional sous toutes ses formes et les artistes les plus “pertinents” de la région.
Une centaine d’artistes, collectionneurs et quelque 30 galeries internationales se retrouveront à Beyrouth. « Point de passage-clé entre l’Orient et l’Occident, pont entre les diverses communautés religieuses et politiques vivant sur ce vaste territoire, Beyrouth a tous les atouts pour être le nouveau centre stratégique du marché de l’art contemporain », affirme Laure d’Hauteville.
Témoins de l’intérêt grandissant pour les artistes régionaux, les nouveaux records atteints lors de la vente aux enchères de Christie’s Dubaï en avril dernier, notamment pour les jeunes artistes d’Arabie saoudite : une installation composée de cinq boîtes lumineuses de Ahmad Matter, intitulée “Evolution of Man” qui a été achetée pour 80 000 dollars, ainsi que l’exceptionnel prix obtenu pour une installation de Abdulnasser Gharem : “Message – Messenger” à 700 000 dollars, soit huit fois son estimation haute.
Les artistes libanais, modernes et contemporains, ont aussi été fortement plébiscités, notamment Paul Guiragossian avec “Allégresse” adjugée à 122 500 dollars, Chafic Abboud avec une huile sur toile “Les fleurs de février” à 86 500 dollars, Nabil Nahas avec une œuvre “Sans titre” à 98 500 dollars, ainsi que Ayman Baalbaki qui a battu le record pour une technique mixte avec “Let a thousand flowers bloom” à 206 500 dollars, ou encore Élie Kanaan avec une huile sur toile “La promenade” à 25 000 dollars.
« Ce sont de beaux résultats, qui laissent prévoir de belles surprises à venir », estime Laure d’Hauteville, fondatrice et directrice de Menasart qui se tient du 13 au 16 juillet au parc d’exposition du BIEL. Malgré ces chiffres encourageants, le marché de l’art régional, à l’image de celui mondial, est actuellement à la peine.
« Si l’on se réfère à l’année passée, le chiffre d’affaires n’a pas réellement augmenté sur le territoire couvert par Menasart. Pour les grandes maisons de ventes aux enchères anglo-saxonnes, comme Christie’s, Sotheby’s ou Bonhams, on pourrait même parler d’un léger recul, malgré l’excellent résultat de 7 980 875 dollars de la dernière vente d’art arabe, iranien et turc moderne et contemporain de Christie’s Dubaï, souligne Laure d’Hauteville.
Déjà abonné ? Identifiez-vous
Les articles de notre site ne sont pas disponibles en navigation privée.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.
Pour lire cet article, veuillez ouvrir une fenêtre de navigation standard ou abonnez-vous à partir de 1 $.