Un article du Dossier
Les offshores libanaises se développent doucement
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Dans l’esprit du législateur, l’interdiction d’exercer des activités financières vise à empêcher que Beyrouth devienne un paradis du blanchiment et de l’évasion fiscale. Un postulat erroné selon Chedid pour qui le blanchiment n’est pas l’apanage des activités financières. « On peut faire du blanchiment avec une salle de cinéma, un immeuble, un restaurant, un commerce de détail… ce qui est important en la matière ce sont les règles et les procédures de contrôle. Or la régulation des activités financières n’est absolument pas incompatible avec la législation offshore. Dubaï en est l’exemple le plus concret : les sociétés offshore enregistrées au DIFC (Dubai International Financial Center) sont soumises à des réglementations plus strictes que celles qui opèrent onshore. »
Sur le créneau de l’assurance, le Liban a d’ores et déjà un sérieux concurrent régional : la Jordanie. « De par sa proximité géographique, sa relative stabilité politique, ses ressources humaines et surtout les lois qui réglementent et facilitent les activités à l’exportation des compagnies d’assurances offshore, elle est en train de se positionner comme un nouveau centre financier régional et a enregistré une croissance annuelle de 25 % dans le secteur de l’assurance entre 2000 et 2008.
Le problème de compétitivité du Liban en matière d’assurance ne se limite pas à l’interdiction d’accéder à la législation offshore, ajoute Farid Chedid : « La fiscalité en matière d’intermédiation financière repose sur une taxe forfaitaire sur le chiffre d'affaires qui s’ajoute à l’impôt sur les bénéfices, ce qui plombe l’activité. »
L’activité de Chedid Re consiste en effet à structurer un programme de réassurance pour le compte d’une compagnie d’assurances libanaise. Il est un intermédiaire entre cette compagnie libanaise et un groupe de réassurances. Le service qu’il fournit est taxé 2,25 % du chiffre d’affaires que le réassureur refuse d’acquitter et qui est donc intégré par la compagnie dans son coût de réassurance. « Le problème se pose lorsque nous effectuons la même opération triangulaire pour une compagnie régionale : Chedid Re ne peut pas répercuter le coût additionnel sur le client, au risque de le perdre, or cette taxe représente 40 à 90 % de notre marge suivant les cas. »