Un article du Dossier
Les offshores libanaises se développent doucement

La société qui emploie une dizaine de personnes opère déjà un hôtel en Thaïlande, à Koh Samui, et développe sept autres projets déclinés en trois marques : Nikki Beach Resort and Spa ; The Nikki, un concept plus urbain ; et Casa Nikki, un concept davantage familial et “lifestyle”, plus accessible en terme de prix. L’investissement total pour ces huit établissements serait d’environ 250 millions de dollars pour un millier de chambres au total réparties entre Chypre, la Croatie, la Grèce, Qatar, l’Égypte et le Cap Vert. D’autres contrats sont « en cours de finalisation » à Acapulco, Ibiza, Amsterdam et au Monténégro, précise Sary Arab, directeur général et associé de la offshore.
En Égypte, Nikki Beach Hotel and Resorts a deux projets, un 125 chambres à Hacienda Bay, sur la Méditerranée, dont l’ouverture est prévue en 2013, et un nouveau boutique-hôtel de 100 chambres pour lequel un accord a été conclu fin octobre 2011 avec Egyptian Resorts Company, la compagnie qui développe la station balnéaire Sahl Hasheesh sur la mer Rouge.
Le premier Nikki Beach Resort and Spa sera inauguré au Qatar en avril 2012, en partenariat avec le groupe United Development Company, qui a développé The Pearl à Abou Dhabi. Montant de l’investissement : 42 millions de dollars.
« Notre chiffre d’affaires devrait s’établir à 15-20 millions de dollars en 2014 et nous visons de doubler le portefeuille de projets d’ici à 2015-2020.
La société, qui a démarré avec un investissement de cinq millions de dollars, assure le développement, la gestion et la promotion des hôtels, sans investir directement dans l’immobilier. « Nous sommes des opérateurs mais nous envisageons de prendre des participations dans des projets stratégiques. »
Une activité de service par excellence qui justifie le choix du Liban comme base des opérations de la société offshore. « L’emplacement géographique est idéal par rapport à notre cible qui s’étend du Golfe à la Croatie ; de même que le cadre de vie pour nos employés, qui sont surtout des étrangers. »
Mais ces deux atouts sont contrebalancés par deux handicaps, lorsque le choix doit se faire entre Beyrouth et Dubaï, estime Jihad el-Khoury. « Alors que Dubaï offre un véritable guichet unique (one stop shop) pour les sociétés offshore, au Liban, c’est très compliqué de s’y retrouver dans les méandres des formalités administratives. Un exemple : alors qu’en théorie les employés des sociétés offshore dont le bilan dépasse le milliard de livres n’ont pas besoin d’un permis de travail, en pratique il est exigé. Ce dont un Libanais peut s’accommoder pour des raisons de convenance personnelle devient un véritable handicap pour un investisseur étranger. »
L’homme d’affaires s’inquiète aussi des velléités du gouvernement de modifier le montant de l’impôt sur les bénéfices des sociétés offshore : un projet de le porter à 10 000 dollars a été évoqué dans le projet de budget pour 2011 et finalement abandonné dans celui pour 2012. « Ce n’est pas le montant qui est en cause, mais le principe : rien n’est pire que de modifier les règles du jeu, les investisseurs recherchent avant tout la sécurité et la stabilité juridique. »