Sans le vouloir consciemment, le sommaire de ce premier numéro de l’année 2012 reflète la situation dans laquelle se trouve le Liban. D'abord, notre dossier spécial sur la situation économique en Syrie : car tous les yeux sont tournés vers Damas, dont le sort politique et économique ne manquera pas d’avoir un impact au Liban, géographie oblige. L’incertitude quant au déroulement des “événements“ syriens renforce les dirigeants libanais dans leur posture favorite, celle de l’attentisme. Pendant que les occasions d’agir sont perdues les unes après les autres, le béton, lui, continue de gagner du terrain. Et l’autre sport favori des Libanais, l’immobilier, se déroule désormais en haute montagne, défigurant ce qui reste de beaux paysages, sans parler d’environnement. Notre rendez-vous immobilier désormais annuel sur la région de Kfardebiane témoigne du dynamisme d'un secteur que les aléas de la conjoncture affecte certes, mais modérément.
Très loin du théâtre désolant des chamailleries stériles qui poussent la population à désespérer, ce sont pourtant des Libanais, partis pendant la guerre, qui brillent par leur succès international, à l’instar de Fady Abouchalache, dont nous dressons le portrait. À la tête d’un grand groupe financier, il est l’un de ces “expats” dont le pays est tellement fier, sans savoir comment profiter de leurs compétences, sauf à se réjouir qu’ils viennent “dépenser” un peu pendant les fêtes de fin d’année.