Gebran Bassil a-t-il raison, ou Nagib Mikati ? Le Liban est obligé de subir un rationnement électrique digne des pays les plus sous-développés ; la gabegie accumulée dans ce secteur coûte au contribuable des centaines de millions de dollars par an, et le lecteur des journaux, est obligé de se contenter de ce débat stérile : qui de l’un ou de l’autre a raison ? Quelle que soit la réponse technique à la question sur la pertinence des barges, la nécessité de construire des centrales… le problème n’est pas là. Il se situe au niveau du mécanisme de la prise de décisions. Comment agir quand la méfiance règne entre les membres d’un même gouvernement ? À quoi sert de confier un dossier à une administration si c’est pour mettre ensuite tout son travail au panier en se référant à d’autres experts…  Où est la logique institutionnelle ? Ce constat ne date pas d’hier. Depuis que les « consignes » ne viennent plus de Damas, les rouages de l’État libanais sont grippés. Car ses règles de fonctionnement sont manifestement inapplicables en l’absence d’un « arbitre » externe. Une situation qui satisfait pourtant la classe politique actuelle qui, malgré ses divergences apparentes, est en fait unanime sur un point : surtout ne pas tirer le fil qui obligerait à dérouler toute la pelote de laine, menaçant ainsi les acquis de ses membres, aussi étroits soit-il.