Le tourisme en priorité ? C’est le choix du gouvernement. Mis noir sur blanc dans son nouveau plan quinquennal. C’est vous dire. Du moins, c’est l’un des secteurs prioritaires, identifiés et jugés à avantage comparatif. Comme début c’est bon. Tellement bon qu’on y a consacré tout un dossier (voir pp. 42-58). Surtout que le Sud – autre priorité (p. 22) – sera de la partie, une fois on aura “stabilisé” la situation. Si et quand…
Les professionnels du tourisme, eux, sont plus suspicieux. C’est devenu une seconde nature chez eux. ça leur colle à la peau. Tant et si bien qu’ils ont passé leur temps, lors de nos contacts avec eux pour préparer ce dossier, à nous raconter “off the record” les dernières anecdotes croustillantes sur ce qu’ils appellent méchamment les carences des autorités compétentes. Encore des rabat-joie.
Mais comme un vilain caractère ne vient jamais seul, on se retrouve encore une fois dans l’imbroglio des investissements cellulaires mis à mal par un lever de boucliers. Toute l’histoire reste cependant incompréhensible, malgré les efforts louables d’explication de monsieur le Ministre (p. 70).
C’est d’autant plus navrant que l’autre ministre, grand argentier de sa profession et rameur à contre-courant à ses heures, se démène 7 jours sur 7 pour trouver un semblant d’équilibre dans son budget – et voilà qu’on lui pique sous le nez 2,7 milliards $ d’un coup. Georges Corm nous ouvre encore une fois (p. 14) les grands dossiers de son ministère : dette et taux d’intérêt à vous couper l’appétit, fiscalité ancienne et nouvelle, amnisties… Des chantiers fort utiles qu’il met en branle, mais sans pouvoir toujours les boucler comme il le souhaite. Toujours cette histoire de baguette magique apparemment insaisissable. C’est à se demander si elle existe vraiment.
Mais à travers ses propos, ceux d’autres haut placés et les innombrables non-dits et silences qui nous assourdissent à longueur de journée, on en arrive parfois à la désagréable impression que les empêcheurs d’agir en rond sont plus nombreux et parfois plus forts que les enthousiastes de la chose publique. À tel point qu’un haut gradé, dont on tairait le nom, s’est demandé si ce pays est bien gouvernable.
En d’autres termes, comme dirait l’autre, si le Liban était un pays comme les autres, normalement gouvernable et gouverné, ça se saurait.
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