Bonne rentrée ! Après un été long et chaud, dans tous les sens du terme, la vie scolaire et universitaire reprend, rythmant une grande partie de celle des familles libanaises, et en tout cas la circulation routière. Cette année, la bonne humeur affichée pour la circonstance s’accompagne de beaucoup de grincements de dents. Ceux des parents qui digèrent difficilement les augmentations de frais de scolarité et se demandent de plus en plus anxieusement comment ils vont joindre les deux bouts. Ceux des responsables d’établissements confrontés à une demande croissante – y compris d’un public nouveau de Syriens réfugiés au Liban – au point que les classes sont surpeuplées. Ceux des professeurs du public à qui l’État fait des promesses de revalorisation salariale sans vision
ou stratégie pour l'enseignement public. Et ceux des professeurs du privé qui s’indignent de la générosité dont bénéficient leurs collègues du public alors que leur productivité est nettement inférieure. Le Liban s’étant habitué ces dernières années à vivre dans la volatilité des périodes de crises qui succèdent à l’euphorie, le gouvernement ne semble pas s’inquiéter outre mesure de ces grincements qu’il espère une fois encore passagers, invoquant la fameuse « résilience » de notre économie. Sa rentrée ressemble donc aux précédentes : pas de budget, pas de vision et aucun projet économique et social.