Ils sont déjà plus de cent mille réfugiés syriens au Liban, selon les chiffres des Nations unies. En réalité, ils sont bien plus nombreux. Car le HCR (Haut-Comité pour les réfugiés) ne comptabilise que les familles qui font la démarche de se faire enregistrer. Beaucoup d’autres sont au Liban sans solliciter d’assistance particulière. Il y a les ouvriers, les gardiens d’immeubles, qui ont fait venir leurs proches et bénéficient désormais de facilités pour le renouvellement de leur permis de séjour. Mais aussi les familles plus aisées qui ont les moyens de louer des appartements et d’inscrire leurs enfants dans des écoles privées. Cet afflux est exponentiel. Les régions les plus concernées sont les plus démunies du Liban : 50 % sont dans le Nord et 40 % dans la Békaa. Contrairement aux autres voisins de la Syrie, le Liban refuse le principe des camps – notamment par crainte de créer de nouvelles poches d’insécurité potentielle –, ce qui complique en contrepartie les opérations d’assistance : distribution de nourriture, d’aide médicale, efforts de scolarisation et surtout représente un vrai problème de logement. Contrairement aux autres voisins de la Syrie, le Liban brille par son incapacité à centraliser la gestion du problème au niveau de l’État, laissant les acteurs non gouvernementaux ou internationaux s’organiser comme ils le peuvent. Ce n’est pas une surprise loin de là. Pour l’instant, la situation est encore sous contrôle. Il faut espérer cependant qu’elle ne se transforme pas dans les prochains mois en nouveau casse-tête politique, économique et social. Du genre de ceux que le déni de réalité nourrit lentement mais sûrement.
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